Egypte
Ancien Empire (IVème à VIème dynasties (env. 2630 – 2250 av. J.-C.)
Bois
H.:19,5 ; L.:21; Ep.:7 cm
Cet appui-nuque en bois se démonte en deux parties. La base plate s’effile en un montant cylindrique. La partie supérieure servant pour le repos de la nuque, et donc de la tête, est plate, de même largeur que la base. Les extrémités latérales sont cette fois légèrement relevées en deux petites oreilles.
Cet assemblage relève de la technique de la mortaise: le montant de l’appui-nuque est sculpté en une encoche de section carrée constituant le tenon; le repose-tête vient s’y emboîter.
Petit mobilier funéraire, repose-tête ou chevet, cet appui-nuque revêt différents noms. Il pouvait avoir un usage quotidien mais aussi réservé aux activités funéraires.
Dans le premier cas, il avait un rôle protecteur. L’appui-nuque, disposé sous la tête du dormeur venait lui garantir le réveil prochain tout en le préservant de tous cauchemars et situations malfaisantes. Dans le second cas, il servait d’accessoire mortuaire pour la préparation et le repos des morts. Une fois momifié, la tête du défunt était placée sur l’appui-nuque de sorte à la surélever de vingt à trente degrés. Cela permettait d’éviter que la tête ne se détache du corps avec le temps.
Cette inclinaison particulière renvoie également à un caractère magique. En effet, les croyances veulent que si la tête se détachait du corps du défunt, toute résurrection était impossible.
Certains comparent également la forme de la partie supérieure à celle de la barque solaire. Tout comme le soleil, Rê conduisait les hommes de l’Orient jusqu’à l’Occident. Cette embarcation renvoie au cycle perpétuel: le soleil se couche pour se lever encore. Le sommeil et la mort sont deux états semblables qui renvoient chacun à un état de passage.
Ainsi, pour les égyptiens, ce renouvellement solaire continu était semblable à celui de la vie: l’homme meurt pour revivre encore.
Illustration: Scène de purification du corps avant sa momification.
Texte et photos © FCP CORIDON