La composition est itrès proche d'un tableau de Charles le Brun "le benedicité" des collections du Musée du Louvre, il est ici inversé avec des modifications substentielles qui dans le style appartiennent beaucoup plus au style de Charles de la Fosse et qui dans le détail de la composition est parfois assez différent (presence de la grappe de raisin, halo sur Jesus, arrière plan modifié ...)
Charles de la Fosse était très proche de Charles Le Brun, il entre en effet en apprentissage dans l'atelier de Charles Le Brun en 1654-1655. Les progrès rapides du jeune La Fosse furent tels que Le Brun, en grand observateur, découvrit bientôt, par la singularité de ses premiers essais, ce qu’il deviendrait un jour et présagea dans quelle partie de la peinture il devait paraître avec plus de succès.
Il part faire son voyage en Italie, probablement en 1658 et Charles Le Brun, avec l'aide de Colbert, lui fit obtenir une pension de Louis XIV pour y poursuivre ses études. Il passe deux ans à Rome et y étudie surtout Raphaël et les Antiques. Il passe ensuite trois ans à Venise ce qui est peu courant à l'époque. Il se passionne pour les grands peintres vénitiens, les œuvres du Giorgione, du Titien, des Bassano, de Véronèse, du Le Tintoret et du Corrège, dont il chercha à découvrir les grands principes et les effets qu’ils ont su répandre dans leurs ouvrages. À la vue de leurs œuvres, La Fosse se fit une méthode de couleur et de clair-obscur qu’il mit ensuite en pratique dans toutes ses productions.
En 1708, La Fosse s’était retiré depuis 2 ans, chez le célèbre collectionneur et financier Pierre Crozat, qui voulut le loger toute sa vie dans son hôtel, rue de Richelieu, à Paris, dans l'Hôtel Crozat (dit plus tard Hôtel de Choiseul). Il y peignit un plafond qu’il termina en 1707. « L’on ne sauroit assez admirer, dit Germain Brice, avec quel art il a su tirer avantage de la place qu’il avoit à peindre ; son ciel est peint avec tant de vérité et d’harmonie que la voûte semble effectivement percée en cet endroit-là. ». Chez Crozat, Charles de La Fosse travaille avec le jeune Watteau, dont les paysages s'inspirent fortement du maître. Le marchand Gersaint raconte qu'il a généreusement parrainé Watteau pendant les deux dernières années de sa vie2. La Fosse peint le plafond du château de Montmorency, bâti par Crozat, sur le thème de Phaéton.