Ile de Madura, Indonésie
Vers 1880
Bois, ivoire, fer et métal
Long. totale 44 cm ; Long. fourreau: 44 cm
Long. lame: 33 cm;Long. poignée: 9 cm
(accidents et restaurations)
La poignée, appelée ukiran, est en ivoire finement sculpté de motifs floraux et végétaux et incisé d’un cheval ailé. La partie supérieure du fourreau, appelée wrangka, est en bois sombre, à patine brillante, terminée en deux importantes oreilles latérales effilées. La section constituant le corps du fourreau, appelé. gandar est en bois à section ovale.
La lame à double tranchants est ondulée et ciselée d’une figure féline rehaussée de dorure. Une bague en métal conique, appelée mendak, animée d’une frise de perles, marque la jonction entre l’ukiran et la lame.
Lekrisest une arme proprement masculine. Marqueur social et de richesse, il était également l’objet symboliquement offert à un jeune garçon devenu homme.
Plus la lame était travaillée et plus la poignée réalisée en matériaux nobles, plus le rang de son propriétaire était élevé.
L’ukiran, sculpté de manière anthropomorphe quasi systématiquement, est considéré comme une allégorie de son propriétaire. Ainsi, la tête serait la poignée, le corps, la lame et le vêtement, le fourreau. Notons que le vêtement traditionnel de l’homme balinais est le sarong– le même nom donné au fourreau du kriss.
Le kriss doté de pouvoir magiques, est considéré comme vecteur de spiritualité. Il se transmet par voie d’héritage, ce qui lui permet d’accroître sa puissance.
Texte et photos © FCP CORIDON