Paul Colin (1892-1985) Portrait Art Deco Cubiste

Tableau peinture d'époque Art Déco vers 1925-30 grande huile sur panneau par l'artiste peintre, graveur, scénographe et affichiste français Paul Colin (1892-1985) signé en bas a droite. Raffiné portrait à figure féminine representant une jeune femme à la coupe de fruits personnifiée parmi un élégant agencement de motifs géométriques développant une combinaison puissante de la technique cubiste Art Déco marquée par une intense gestualité rythmée de coups de pinceaux expressionnistes à l'énergie cinétique qui viennent s'allier à une matière assez généreuse donnant naissance à des marques primitives presque sauvage dans lesquelles l'artiste assemble les couleurs d'une palette fauve qui participent dans la traduction manuelle a former une densité poétique qui se déploie en une scénographie constructiviste à plan légèrement incliné rehaussé par la matière dans le but d'harmoniser les plans géométriques.
-Intéressant sujet de sa période Joséphine Baker- Cadre d'époque en bois sculpté recouvert vieil or à motif en gradins. Dimensions: 81 cm de haut X 66 cm de large.

Paul Colin est né le 1895 à Nancy , il y grandit et s’empreigne de l’effervescence créatrice qui anime alors cette ville qui incarne l’un des centres de l’Art Nouveau , apprenti dans une imprimerie en 1907 il comprend vite, au contact des artistes dont son imprimerie édite les œuvres, qu’il veut être un créateur et il s’inscrit à l’Ecole des beaux-Arts de Nancy. Elève d’Eugène Vallin en 1910, son esprit inventif est ensuite développé par Victor Prouvé, le pionnier de l’Art Nouveau qui lui enseigne le goût de la ligne efficace mais aussi l’aspiration à la nouveauté. Plus tard Paul Colin s’affirmera comme le chef de l’école moderne de l’affiche lithographiée, Il sera l’auteur de plus de 1 400 affiches et, selon Gérald Schurr, de plus de 700 décors de théâtre et de costumes. En 1925 Paul Colin est révélé par son affiche pour la Revue de Joséphine Baker constituée de quinze musiciens dont Sidney Bechet. Devenu l’affichiste à la mode, Paul Colin va travailler pendant près de quarante ans pour les arts de la scène et le monde du spectacle, pensant l’affiche en composition fermée et rythmée par un système géométrique simple qui accroche facilement l’œil. Son ancien camarade André Daven devenu directeur adjoint du Théâtre des Champs-Élysées le nomme affichiste et décorateur, le théâtre accueille alors les Ballets suédois de Rolf de Maré, amenant Paul Colin en 1925 à créer l’affiche du film Le voyage Imaginaire de René Clair. Son style, au début très marqué à la fois par l’Art déco et la Nouvelle Objectivité, devient rapidement très personnel et difficile à faire entrer dans une simple catégorie : l’efficacité dans le dépouillement « l’affiche doit être un télégramme adressé à l’esprit » résume-t-il lui-même, la justesse synthétique de ses portraits, la force d’évocation de ses affiches pour les grandes causes en font un maître de la communication visuelle dont l’œuvre reste aujourd’hui exemplaire et très actuelle.
Son album Le Tumulte noir (1927), magnifiant lui aussi Joséphine Baker « Sous ses yeux, pour la première fois, je me sentais belle » écrit-elle
Il est en 1929, en même temps que membre de la nouvelle Union des artistes modernes, le fondateur et directeur d’une école de dessin, l’école “Paul Colin”, sur le boulevard Malesherbes à Paris. Il y forme des élèves de toutes les nationalités, par exemple l’allemande Ruth Bess devenue une artiste reconnue et plus particulièrement le célèbre affichiste Bernard Villemot. En 1931, il dessine un portrait de Suzy Solidor à la demande de Jean Mermoz, alors amant de celle-ci. A côté des affiches de spectacle, il crée une affiche de l’Exposition universelle de 1937 ou des publicités pour Saint-Raphaël Quinquina. Il fait aussi des décors de film (Liliom de Fritz Lang en 1934) et d‘opéra dont L’enfant et les sortilèges de Ravel en 1939 à l’Opéra de Paris. Si, après l’armistice de juin 1940, l’artiste crée plusieurs affiches à thèmes humanitaires, il se refuse à travailler tant pour l’occupant allemand que pour l’État français et revient ainsi à la peinture de chevalet en brossant des Bouquets de fleurs.
En 1945, Paul Colin crée des affiches mythiques, de la Libération de Paris aux élections de l’Assemblée constituante.La peinture est devenue pour lui essentielle. Il participe aux Salon des peintres témoins de leur temps et est de plus en plus identifié autant comme artiste peintre que comme affichiste. De nombreuses expositions personnelles comme à la Galerie Drouant-David en 1953, lui sont consacrées. Il tourne une page lorsqu’il met en vente son atelier à Drouot en 1970. Au soir de sa vie, Paul Colin s'exprime par la sculpture retrouvant l’inspiration des objets publicitaires qu'il avait sculpté dans les années trente. Il meurt le 18 juin 1985 à la Maison des artistes de Nogent-sur-Marne.