Paysage au tombeau.
Aquarelle sur papier.
Début du XIXe siècle.
Cette aquarelle s’inscrit dans la veine des mouvements antiquisants qui dépeignent, dès la fin du XVIIIe siècle, une antiquité rêvée en faisant des ruines antiques le véritable sujet de leur tableau. Au sein d’un paysage luxuriant de verdure, se dresse un tombeau monumental, un obélisque peut également être aperçu au loin, alors que la présence humaine est suggérée par quelques figures discrètes qui animent la peinture.
Cette représentation semble être le fruit d’un assemblage de plusieurs inspirations, l’architecture du mausolée s’inspire des mausolées gallo-romains présents dans la campagne française, notamment le celui de Lanuéjol, près de Lyon. Quant à la frise ornant ce dernier, elle rappelle les bas-reliefs de procession romaine tels que les fragments de l’Ara Pacis dont les représentations gravées circulaient en Europe dès le XVIIe siècle. Alors que le sarcophage qui présente une figure féminine allongée et une frise de bas-reliefs prend modèle sur les différents sarcophages découverts en Italie, dont des représentations et des fragments sont vendus à de riches aristocrates qui les ramenaient comme souvenir de leurs Grand Tour.
Les toges qui drapent les personnages ainsi que l’état du tombeau imprègnent la représentation de nostalgie en indiquant qu’elle se situe temporellement dans Antiquité en harmonie avec une nature très présente. La notion de momento mori, traditionnellement présente dans les paysages de ruines, est également suggérée par le fragment d’élément architectural sur lequel s’appuie la femme qui, en premier plan, tend un fruit à un enfant, symbole de la jeunesse, alors que la ruine ramène à la futilité de la vie.