Ce buste est tiré de la figure Sappho assise dernière œuvre du sculpteur avant sa mort. Le marbre, aujourd'hui au Musée d'Orsay, est présenté au salon de 1852 recouvert d’un crêpe noir pour rendre hommage au sculpteur disparu.
Notre buste est caractéristique du courant néo-classique en vogue au début du XIXème siècle, l’artiste prenant pour sujet des thèmes de la mythologie et des récits antiques. Mais Pradier laisse transparaître dans son portrait une mélancolie toute Romantique. Tête baissée, la poétesse victime d'un refus amoureux, songe au suicide.
Les œuvres de Pradier ont connu un grand succès d’édition, notamment la Sappho assise que l’on trouve montée en pendule, assise sur un rocher ou sur un tabouret, etc… mais on ne connaît de cette tête que de très rares exemplaires dont un bronze récemment proposé aux enchères par Quirinal / Coutau-Bégarie et un plâtre issu de la vente de l’atelier Pradier de 1855 présenté par la galerie André Lemaire en 1987.
Le catalogue raisonné de l’œuvre de James Pradier par Claude Lapaire recense par ailleurs une variante de cette tête en marbre (h: 24 cm ) dans la collection de la famille Pradier, un bronze argenté et partiellement dorée (h : 50 cm), un plâtre (h: 50 cm) proposé par la galerie Elstir en 1987 (peut-être notre exemplaire) et un marbre (h: 40 cm) vendu à Drouot en 2000. Aucun autre exemplaire ne nous est connu.
Notre modèle est un plâtre ancien ayant conservé ses coutures de moule à « bon creux ». Les coutures n’ayant pas été effacées il peut s’agir d’un plâtre d’atelier ou d’un plâtre d’édition non vendu. Il présente des marques et salissures, une griffure à la joue ainsi qu'un petit manque au nez.
En rapport :
Catalogue raisonné de l’œuvre de James Pradier par Claude Lapaire, Ed. 5 Continents / SIK ISEA, pages 395 et 396.
Vente « Œuvres choisies » du 9 octobre 2020 - Coutau-Bégarie & Associé / Quirinal, Conseil en Art.