"Vénus En Albâtre Allongée Sur Marbre - Allemagne, Milieu Du XVIIIe Siècle"
Depuis l'Antiquité, le motif de la femme nue allongée jouis d'un succès considérable auprès des artistes. Présent déjà sur les sarcophages romains des premiers siècles, glorifié par les plus grands chefs-d’œuvre de l'art occidental comme l'Ariane Endormie où les Vénus d'Urbino et de Dresde de Giorgione et Titien, ce thème à forte connotation sensuelle donne corps à l'objet du regard et du désir masculin. Notre œuvre s'inscrit au cœur de cette tradition iconographique qui rencontre au XVIIe siècle en Allemagne et dans les Pays-Bas du Nord un développement sans précédent dans le domaine de la statuaire. Au sein de cette production se détache un corpus de petits groupes sculptés dans l'albâtre auquel pourrait bien se rattacher notre œuvre. Parfois exécutés par de grands maîtres comme Léonard Kern, tous présentent, à l'instar de notre sculpture, des femmes au canon longiligne et aux chaires généreuses et sensuelles, alanguies dans un écrin de drapés. Parmi elles, beaucoup de Vénus, quelques Diane, mais aussi Marie Madeleine pénitente, reposant sur le crâne servant de support à sa méditation. Au sein de cet ensemble, notre jeune femme étendue appliquée à l'écriture semble pouvoir se rattacher au premier groupe des Vénus. En effet, si son attitude très originale pourrait tendre à la confondre avec Clio, muse de la poésie, ou avec un autre personnage féminin mythique ou historique dont l'érudition où les talents d'écriture seraient à célébrer, sa nudité offerte à la contemplation n'est autre que l'attribut admis de la déesse de l'amour. Les artistes de l'époque manifestèrent un intérêt certain pour les représentations de Vénus écrivant au lit, secondée parfois de Cupidon, comme l'atteste entre autre une encore du XVIIe siècle attribuée à Giovanni Andrea Sirani, aujourd'hui conservée au Musée du Louvre.
Comme les autres albâtres de ce corpus de figures féminines allongées, notre Vénus était un objet de collection très convoité des grands de l'époque. Entretenant une proximité certaine avec les sculptures de Jardin dans la région, ces pièces étaient destinées à orner de riches intérieurs, prenant place au sein de niches ou sur des tablettes de cheminées.
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