Culture Dayak, île de Bornéo, Indonésie
Première moitié du XXème siècle
Bois, fibres végétales, os, andouiller, fer, laiton, étoffe et pièce de monnaie
Long. totale : 70,5 ; L. : 11 ; Long. lame : 53 cm
La poignée, appelée ulu, est en andouiller sculpté d’un masque anthropomorphe stylisé et agrémenté de deux toupets de crins. La figure montre des incisives pointues, des yeux en pastilles globuleuses, de longues oreilles sculptées de volutes, un couvre-chef à motifs de frises géométriques. Les parties latérales sont sculptées du motif de la sangsue et vraisemblablement d’éléphants stylisés. L’andouiller est ligaturé à la lame et bagué d’un empiècement de peau bombée orné d’une pièce de monnaie datée 1941 et portant la mention «Nederl. Indie.»
La lame est très richement incrustée de laiton doré, en pastille disposée par rangée de trois, suivant un quadrillage incisé, recouvrant toute la longueur. La lame est à simple tranchant et terminée en oblique sur la pointe.
Le fourreau, appelé Kumpang, est constitué de deux lames de bois en partie recouverte d’étoffe à motifs végétaux beiges sur fond rouge. La partie avant du fourreau est gravée de motifs en volutes et ponctuée de trois bagues de fibres végétales ligaturées. La partie arrière – en contact avec le corps, supporte un bandeau d’étoffe d’où est suspendue une cordelette tressée terminée par un bouton de bois, formant une lanière de suspension. Un second fourreau lui est associé, contenant un couteau appelé Pisau raut, employé pour tailler les flèches. L’extrémité inférieure comporte deux empiècements d’os.
Les mandau sont aujourd’hui associés aux cérémonies de chasse de têtes. Ils relèvent à la fois de l’armement et du prestige. Ils appartenaient aux chasseurs et aux guerriers, transmis de générations en générations. Il est dit que ces armes étaient dotées de pouvoirs surnaturels. L’esprit était planté dans un cheveu, placé sur la poignée du sabre. La combinaison sacrée du mandau est amplifiée par la combinaison des matériaux du tissu et de l’andouiller.
Texte et photos © FCP CORIDON