Aimablement dénommé par les historiens d'art "Le Fragonard de la Sculpture", Claude Michel dit Clodion (1738-1814) sut séduire par son oeuvre toute façonnée de verve enjouée, d'élégiaques sensualités, amateurs et collectionneurs d'art d'une époque éprise de riants badinages. A l'instar de ce biscuit réalisé sur un des modèles de l'artiste (Faune et Bacchante, terre cuite, 1770.Paris, Musée du Louvre), ses groupes mettant plus particulièrement en scène Satyres, Faunes et Bacchantes furent alors fort prisés. Placées sous la tutelle du Thyrse, du tambour de basque ou de la Flûte de Pan, des pampres de vigne, des grappes de raisin-objets associées au joyeux cortége dionysiaque-ces compositions animées de fougue, aux atours piquants étayeront tout comme celles -sur un autre régistre thématique et formel- de François Boucher (1703-1770), Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785)ou encore d' Etienne Maurice Falconnet (1716-1791)- la renommée de la Manufacture Royale de Sèvres.Largement diffusées, elles obtiendront les suffrages de centres porcelainiers européens et ce, tout au long du XIXe siècle.
Ré-éditées sous forme de biscuits ou encore de petits bronzes voués à nantir les intérieurs ou à parer pièces mobilières, horlogères.., les suaves et fines terre-cuites modelées au XVIIIe siècle par Clodion parcoureront de leur légéreté joyeuse les arts décoratifs du Second Empire-, période hautement festive. Plus encore, elles insuffleront de leur imaginaire jubilatoire les oeuvres sculptées de James Pradier (1790-1852), d'Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887) dont les groupes "Satyre et Bacchante"- respectivement datés de 1834 (marbre, Paris, Musée du Louvre) et de 1890 (Marbre,Paris, Petit Palais) s'inspirent ostensiblement