Une jolie scène peinte avec assurance de trois enfants jouant au milieu d'une forêt sombre. Grâce à une utilisation intelligente de la couleur et des effets de lumière et d'obscurité, Elié Servin crée une scène mystérieuse et féerique dans laquelle toute l'attention est attirée par les enfants qui jouent.
Bénézit cite cet élève de Drolling comme un artiste d'une grande sincérité, sans préoccupation commerciale, dont les œuvres méritent d'être recherchées par les connaisseurs.
Signé : En bas à droite
Daté : 1858
Servin Amédée-Élie est un peintre et graveur français, fondateur de la communauté artistique de Villiers-sur-Morin.
Servin est né d'un mégissier, qui, déçu par l’échec de son fils dans les études, le place en apprentissage chez un tapissier où il apprend à dessiner des cartons. Il entre par la suite à l'École des beaux-arts et étudie sous le peintre Michel Martin Drolling. Dans cette école, il a pour camarades des élèves de sa génération, comme Jean-Jacques Henner, Benjamin Ulmann, Paul Baudry.
Il fait ses débuts au Salon de Paris en 1850, présente un Intérieur de cour ; par la suite, il y expose régulièrement. En 1855, il y expose trois peintures de paysages inspirées de la Normandie et l'année suivante, il s'inspire de paysages bretons. Il est en contact avec les premiers peintres qui fréquentent Barbizon, où il croise Théodore Rousseau et Jean-François Millet.
Vers 1857, il s'installe à Villiers-sur-Morin, puis en 1860, il y fonde le « cercle artistique de Villiers », et persuade d'autres artistes et écrivains à venir dans ce village. Il commence à produire des paysages inspirés de ce village de Seine-et-Marne, où il demeure jusqu'à sa mort.
En 1872, il reçoit une médaille au Salon, un an après avoir perdu son épouse. Son veuvage le rend triste, sa production diminue.
Son ami Alexandre Falguière sculpta son portrait en buste pour un monument érigé en son honneur à Villiers en 1888. Servin était surnommé le « maître de la vallée du Morin ».