(Saint Béat 1808 - Saint Gaudens 1885)
Portrait de jeune homme
Peinture à la cire sur pierre
D. 55 cm
Signée en bas à droite
Fils d’un poète gascon qui fut conservateur de la basilique de Saint-Bertrand-de-Comminges, Romain Cazes fait son premier apprentissage auprès du toulousain Joseph Roques, avant d’entrer en 1829 dans l’atelier d’Ingres. Empêché par la maladie de participer au concours de Rome de 1834, il renonce au cursus de l’École des Beaux-Arts et commence une carrière vouée au portrait et surtout à la peinture religieuse. Un tableau comme L’Ame exilée (1838, musée des Augustins) montre une fraîcheur d’inspiration qui trouve sa source dans les primitifs italiens, plus que dans l’école de David. A partir de 1850, Romain Cazes se consacre essentiellement à la décoration murale et mène de nombreux chantiers dans des églises. Beaucoup de ses décors se situent dans le Sud-Ouest : Bagnères-de-Luchon, Bordeaux (chœur de Notre-Dame), Oloron Sainte-Marie, Saint-Mammet. Mais le peintre travaille aussi à Paris (Saint-François-Xavier, Notre-Dame de Clignancourt), à Béthune, Ville-d’Avray, Le Puy-en-Velay, etc.
Romain Cazes est aussi un excellent portraitiste, dans la lignée de son maître Ingres, ainsi que de son ami Henri Lehmann dont il expose le portrait en 1836. Notre tableau qui fait partie d'une paire de portraits se situe dans les années 1850 où sa touche ingresque est parfaitement présente et surtout où il utilise la même technique que pour ses fresques: une peinture à la cire. Toute en retenue, mais d’une exécution soignée, nos tondos présentent un jeune homme aux légers favoris et une jeune femme d’où une certaine douceur transparait. Les fonds bleu vif des compositions et l’encadrement en frise de feuillages stylisés n’est pas sans rappeler des décors antiques.
A noter que ce portrait, après une chute a été brisé en trois parties. Il a ensuite été recollé et fixé avec des tiges métalliques encrées dans la pierre, puis la couche picturale restaurée.