Le Portrait Moderne ou Portrait présumé d’Anna de Noailles, c. 1913-1914, huile sur sa toile d’origine, 180 x 120,3 cm
Inscriptions
Etiquette de l’encadreur Moirinat au dos du cadre : « Toiles et Couleurs fines MOIRINAT Paris
184, Fg St Honoré Paris
Dorure et encadrements en tous genres »
Etiquette du layetier et emballeur André Chenu (emballage et expédition) correspondant à l’exposition L’Art et la Vie en France à la Belle Epoque ou le tableau est présenté comme Portrait d’une femme assise.
Provenance
Galerie Alain Lesieutre, Paris, avant 1971.
Collection Bruno Roy.
Sotheby's, Londres, 20 juin 1989, lot 44 : Femme assise dans un fauteuil Dagobert.
Sotheby's, New York, 24 mai 1995, lot 366 : Woman Seated in a Dagobert Armchair.
Collection privée.v
Expositions
1914 Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. 24e exposition (Paris), du 15 avril au 30 juin
1914, n° 758 : Portrait Moderne.
1971 Fondation Paul Ricard (Bendor), L’Art et la Vie en France à la Belle Epoque, septembre - octobre 1971, n° 248 : portrait d’une femme assise.
2022 , l'épopée de la belle poque Racontée par Marcel Proust ;Villa Du Temps Retrouvé , Cabourg : Portrait présumé d’Anna de Noailles
Ce portrait est une découverte éclatante parmi l’oeuvre de Madeleine Lemaire réputée
pour la qualité de ses peintures de fleurs. Déjà Marcel Proust, qui fréquentait assidûment son
salon dès 1892, travaillait à la postérité de son amie en affirmant qu’« elle n’a pas moins créé de
paysages, d’églises, de personnages, car son extraordinaire talent s’étend à tous les genres1 » ;
hommage sensible à une artiste accomplie. Notre tableau traduit précisément l’amour de
Madeleine Lemaire pour son métier et l’image authentique de la société de son époque.
Ce portrait de jeune femme assise dans un fauteuil Dagobert fait partie du dernier envoi de
Madeleine Lemaire au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts de 1914. A presque 70 ans,
l’artiste participe une dernière fois au salon dont elle fut l’un des membres fondateurs, parmi tant
d’autres (Société des Aquarellistes, Société des pastellistes). Elle confiera, ensuite, ses ultimes
travaux aux galeristes Jean Charpentier et Georges Petit. A l’aube de la Première Guerre
Mondiale, la réputation de l’artiste la précède. Elle est, encore pour quelques temps, une star du
bottin artistique et mondain dont les tableaux se vendent à prix d’or. Ses réceptions attirent le tout
Paris. La Comédie française joue chez elle. Issue de la haute bourgeoisie, Madeleine Lemaire
travaille depuis son plus jeune âge à parfaire son talent de peintre tout en animant un salon
musical et littéraire d’une portée historique considérable. Son indépendance de caractère et son
exigence intellectuelle nous sont d’ailleurs parvenues à travers les traits de deux héroïnes
proustiennes d’A la recherche du temps perdu : Madame de Villeparisis et Madame de
Verdurin.