"Les 3 Grâces que Jean Claude L'ERNOUT aime insérer dans ces toiles puisqu’elles personnifient la créativité humaine, sont installées dans une salle d’attente où elles ignorent les contours de leur future vie terrestre. Le rêve de chacune se disperse dans un ciel ennuagé qui matérialise l’espoir et donne à cette pièce une ambiance assez troublante proche de l’intérieur de la boîte de Pandore. Pandore, première femme de la mythologie grecque, ouvrit la boîte contenant tous les maux de l’humanité, les libérant de cette manière. Quand, elle voulut la refermer… trop tard! L’espérance plus lente à réagir fut la seule à ne pouvoir s’échapper. D’ailleurs, Pandora est le titre d’un autre tableau de JC ce qui prouve qu’il cherche souvent à adapter la mythologie grecque à nos civilisations. Il sait qu’Hésiode, poète grec du 8ième siècle avant (l’autre) JC, prétend que par le mythe de Pandore, la femme est à l’origine des maux de l’homme, idée qui sera également reprise dans de nombreuses religions. Les symboles inondent la toile et permettent des centaines d’interprétations. La fusion d’un homme et un violoncelle surmontée d’une tête de cygne évoque la force tranquille alliée à l’amour, à l’intuition, à l’inspiration et à la beauté. La fusion d’une femme et d’une coquille dans laquelle s’est insérée un plume invoque l’amour avec ses vertus protectrices et sa fécondité (la coquille: c’est Vénus, déesse de l’amour qui naquit de l’écume de la mer et fut transporté dans une coquille (voir Botticelli), de plus dans l’antiquité la coquille a des propriétés protectrices) et cette protection est accentuée par la plume qui en outre symbolise la pureté et la paix. Que de lierres pour pérenniser la fidélité (il s’accroche sans lâcher prise) et la vie éternelle (toujours verte)et de barques pour créer un besoin de tranquillité et de détente! Ces 2 éléments sont souvent repris dans la mythologie égyptienne. Comme d’habitude notre peintre s’est installé dans sa toile. Blessé par la vie, sa palette saigne et ses idées s’imbriquent dans cette boîte où l’espoir veut s’évader!".
Texte écrit par Raymond BOMMEREZ spécialiste et ami du peintre