Paysage de campagne
Fusain sur papier
150 x 223 mm
Signé en bas à droite
Encadré, sous verre
Dimensions du cadre: 29 x 35 cm
Bon état
André Devambez, fou de dessin depuis l'enfance, a été guidé et inspiré tout d'abord par son père Edouard, graveur, imprimeur et éditeur à Paris. Sa formation officielle débute en 1883 dans l'atelier de Gabriel Guay. Ensuite, Devambez est étudiant à l’École des Beaux Arts de Paris et à l'Académie Julian, suivant les conseils de maîtres tels que Benjamin Constant et Jules Lefebvre. En 1890, il obtient le Grand Prix de Rome et part pour la Villa Médicis.
Cette feuille date sans aucun doute de la jeunesse d'André Devambez. Cette hypothèse est confirmée par le fait que nous retrouvons cette signature parmi les dessins datant de la formation de l'artiste et qui sont conservés à l’École des Beaux-Arts de Paris (voir photo de référence).
Notre dessin témoigne déjà d'un sens de la composition très intéressant - ce qui sera plus tard certainement l'une des clés de l'art de Devambez. La perspective de ce chemin dans la campagne est simple, mais elle est bien rythmée. Le chemin de terre est sinueux seulement pour le plaisir de l'artiste. Il dessine les vaches, la gardienne et il les guide lui-même dans le paysage. La correspondance du jeune artiste avec son premier professeur témoigne de cette passion pour le dessin, pour l'invention de paysages et de scènes imaginées.
Il nous semble reconnaître au loin le clocher de l'église Saint-Henri de Neuilly-Plaisance, où la famille de l'artiste avait une maison secondaire. Ce sont dans ces paysages que Devambez a commencé sa carrière. En voici le témoignage, en un dessin bien conservé et signé de sa première main, à dater certainement du début des années 1880.
2022 sera la grande année d'André Devambez, avec une exposition monographique d'abord au musée des Beaux-Arts de Rennes et ensuite au Petit Palais.Il ne fait aucun doute que l'intérêt pour cet artiste va continuer de s'accroître, tout comme les recherches autour de ses années de formation.
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Dans l'une de ses publications, l'historien de l'art Michel Ménégoz, expert de l'artiste écrit ceci:
Très tôt, Devambez se découvre une véritable passion pour le dessin, qui jamais ne se démentira. Encouragé par son père graveur, il travaille avec acharnement, se dépensant sans compter. A onze ans, il écrit et illustre en 64 pages «Histoires des grandes routes», qui est en fait l'histoire d'un seigneur breton au IXème siècle. A douze ans, il illustre ses premières bandes dessinées, écrit ses premières pièces de théâtre et ses premiers romans. Les progrès sont saisissants, il équilibre mieux ses compositions, creuse l'espace, maîtrise la perspective, installe ses personnages dans l'espace par plans successifs suggérant une réelle profondeur. Ses personnages sont nettement individualisés et il sait déjà les mettre en situation par des attitudes qui n'ont rien d'artificiel, il parvient à les animer et les faire vivre.
(Michel Ménégoz, in André Devambez (1867-1944, Présentation d'une donation, Beauvais, 1988, p. 14)