Jean Raoux, prix de Rome en 1704, il parcourt l'Italie et réalise notamment des fresques religieuses pour la cathédrale de Padoue. Durant son périple, Raoux rencontre celui qui deviendra son protecteur, Philippe de Vendôme (1655-1727), grand prieur de l'Ordre de Malte. De retour à Paris en 1711, ce dernier loge l'artiste et lui adresse de nombreuses commandes. Raoux sera reçu Membre de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture en 1717. Sa participation active au renouveau de la peinture française au temps de la Régence lui a value une renommée internationale et ses œuvres sont aujourd'hui conservées dans les plus grands musées (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Russie…).
La virtuosité de Jean Raoux,artiste célèbre en son temps et manifesté de Voltaire, lui a permis d'exprimer son art dans plusieurs registres, et bien qu'ayant été reçu à l'Académie en tant que peintre d'histoire, titre le plus honorifique, l'artiste se révélant être un grand portraitiste ainsi qu'un remarquable peintre de scènes de genre et de situer ainsi aux côtés des grands sur la scène artistique du XVIIIe siècle, à l'égal d'un Antoine Coypel ou d'un Jean-François de Troy. Les peintures de Jean Raoux représentent souvent des sujets de fantaisie ou de « caprices », scènes de la vie quotidienne avec des noces de village et des fêtes galantes… Ses portraits de dames de la cour contribuent également à construire sa notoriété et à séduire une large clientèle bourgeoise. Son style, plus typiquement français que celui de son ami Watteau, est une synthèse parfaite des influences françaises, vénitiennes et hollandaises rencontrées au cours de sa formation. Il s'inspire également de grands modèles tels que Vermeer ou Rembrandt. Ses œuvres trouvent à la fois une dimension intimiste et gracieuse, ce qui se traduit de fait facilement dans les charmants visages féminins qu'aimait l'artiste, Raoux fait évalué sa peinture vers un art plus sensuel dominé par un fondu chromatique inspiré de la leçon vénitienne, en particulier dans ses draperies théâtralisées aux richesses effets lumineux, Raoux exaltent la jeunesse et la beauté des femmes, aux joues rondes, au teint de porcelaine et aux charmantes lèvres rosées. Raoux s'attache tout au long de sa carrière à brosser une image de la femme dans toute sa beauté, oscillant entre une pudeur et un érotisme discret, qu'elle soit héroïne de la mythologie ou coquette vaquante à ses occupations quotidiennes. L'artiste est très reproduit par les graveurs du XVIIIe siècle : Beauvarlet, Lépicié, Moyreau. Ici, le tableau non signé, a sans doute été réalisé par des élèves de l'atelier de Raoux, avec quelques variantes pa rapport au tableau conservée au musée du Louvres à Paris.