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Le Paradis terrestre - Ecole florentine vers 1600 - Suite de Francesco d'Ubertino Il Bacchiacca

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Description de l’antiquite :

"Le Paradis terrestre - Ecole florentine vers 1600 - Suite de Francesco d'Ubertino Il Bacchiacca"
Huile sur panneau de noyer

Notre composition, une œuvre de l’Ecole florentine de la fin du XVIe siècle, est le magistral reflet de l’interpénétration des styles entre la peinture du Nord et la peinture du Sud de l’Europe à la Renaissance.
Bien que les sources iconographiques de notre tableau se situent dans les fresques vaticanes de Michel-Ange (Création d’Eve, Chapelle Sixtine) ou de Raphaël (Adam et Eve chassés du Paradis, Loge de Raphaël), notre peintre est à placer dans la suite de Francesco d’Ubertino (il Bacchiacca). Tout comme lui, il semble inspiré par l’étude de dessins ou de gravures d'artistes nordiques comme Lucas van Leyden, Maerten de Vos ou Jan van der Straet. Il appartient à cette génération d’artistes florentins, dont le Bacchiacca est un précurseur, qui peignent en combinant divers motifs avec des personnages dans une nature très présente.

Empreinte d’une grande poésie, notre composition s’inscrit dans la tradition florentine pour la peinture narrative. Elle illustre trois épisodes de la Genèse qui succèdent au 6e jour de la Création du Monde : la création d’Eve à partir d’une côte d’Adam, le péché originel et Adam et Eve chassés du paradis. Dans une plaine luxuriante traversée par une rivière serpentant, un des quatre fleuves du Paradis terrestre, la chronologie des scènes est organisée selon une lecture transversale. Sur la rive gauche du fleuve, tandis qu’Adam est plongé dans un profond sommeil, Dieu façonne Eve. Devant eux, une licorne s’abreuvant purifie l’eau en y plongeant son unique corne. Cet animal mythique est à la fois symbole de pureté et de chasteté et on prête à sa corne des vertus de coupe-poison. A l’opposé, sur l’autre rive, où le péché est commis, se tient une panthère à figure humaine tout droit sortie d’un bestiaire du Moyen-Age. Parfois identifiée comme le diable, la panthère (ou le léopard) est le symbole de la trahison. Ce n’est donc pas le fruit du hasard si elle est représentée tournant le dos à Adam et Eve chassés du paradis pour avoir gouté au fruit défendu.
Dans la scène centrale, où la grâce des protagonistes fait oublier le drame qui se déroule sous nos yeux, Adam est assis sur le dos d’un chameau, animal comparé par les Pères de l’Eglise à Jésus-Christ car il s’agenouille et porte de bien lourdes charges. Ici, il porte l’Homme. Eve, debout, un pied posé sur la carapace d’une tortue, tend le fruit de l’arbre de la connaissance à Adam. La tortue est une représentation de l’univers et elle évoque la puissance avec ses quatre courtes pattes bien ancrées dans le sol qui sont comme les colonnes qui portent le temple, parabole de la vie que portera bientôt Eve.
La nudité est une marque de l’humanité d’Adam et Eve, et tous deux, sublimes, acceptent avec sérénité cette nudité parce qu’ils sont des créatures divines. Mais après avoir péché, les mains en prière, ils implorent le pardon de leur créateur et n’auront de cesse de couvrir leur corps pour tenter de retrouver leur dignité.

Au dos du panneau est apposé un vieux cachet de cire du Ministère de la Culture italien (Conservazione dei monumenti di belle arti). Ce service veille à la conservation du patrimoine italien et vérifie la provenance de l’objet d’art, s’il a été détourné de collections publiques.
L’œuvre est mise en majesté dans un cadre piémontais du XVIIe siècle en bois sculpté doré et à décor de faux marbre dans les gorges.
Huile sur panneau de noyer – Dimensions : 64,5 x 91 cm – 91 x 118 cm avec le cadre
Provenance: Collection privée française, collection privée italienne (avant 1900).
Vendu avec facture et certificat d'expertise.

Francesco d'Ubertino Verdi ou Francesco Ubertini (Florence 1494 – Id. 1557) dit Il Bacchiacca. Après un apprentissage dans l'atelier du Pérugin, Francesco Ubertini peint des décorations de meubles (cassone ou spalliera) en collaboration avec Andrea del Sarto ou Jacopo Pontormo. Pour la chambre nuptiale de Pierfrancesco Borgherini et Margherita Acciauoli, il peint les Histoires de Joseph ivre (Galerie Borghèse à Rome).
Dès 1520, il s'intéresse aux gravures de paysages de Lucas van Leyden et plus tard à celles de Jan van der Straet. En 1523, il collabore à nouveau avec Andrea del Sarto, Franciabigio et Pontormo pour la décoration de l'antichambre de Giovanni Benintendi. Pendant qu'il forge sa réputation de peintre de prédelles et de petits cabinets, il élargit sa production en travaillant à de grands retables et en 1540, il devient peintre de la cour de Cosme Ier de Toscane. Il y côtoie les plus illustres artistes de son époque : Benvenuto Cellini, Pontormo, Bronzino, Francesco Salviati… Bacchiacca réalise les décors du studiolo du Duc au Palazzo Vecchio où végétation, animaux et paysages couvrent murs et plafonds.

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