La muse Terpsichore.
Gouache sur papier.
Fin du XVIIIe siècle.
Initiées en 1738 par Charles de Bourbon, le chantier de fouille d’Herculanum, de Pompéi, et d’autres sites alentours, livra tellement d’objets antiques qu’un museum fut mis en place en 1750 à Portici, commune attenante à Naples, dans une annexe du palais royal. Les collections appartenaient à Charles de Bourbon mais étaient organisées thématiquement et le voyageur devait entamer de longues procédures pour avoir accès au museum qui était pourtant devenu, dès son ouverture, connu comme le plus riche cabinet d’antiques d’Italie. Notamment grâce aux reproductions faites par les artistes admis dans le palais ainsi que les gravures des œuvres qui circulaient chez les aristocrates européens.
La fresque originale dont est tirée la gouache est aujourd’hui conservée au musée archéologique de Naples et a été découverte à Herculanum en 1755.
En 1755, Charles de Bourbon nomma quinze savants à une nouvelle Accademia Ercolanese pour étudier les artefacts et publier les découvertes. Le comité a engagé vingt-cinq artistes de premier plan pour préparer des dessins et des gravures sur les trouvailles, dont Giovanni Elia Morghen, Carlo Nolli et Giovanni Battista Casanova. L'académie a publié des volumes de l'œuvre de 1757 à 1792, ce qui en assura la diffusion à travers toute l’Europe et donna de l’ampleur au mouvement néoclassique en mettant à la disposition des artistes de nombreux motifs antiques.
Michelangelo Maestri (1741-1812) avait connaissance de ces gravures qu’il reprenait pour réaliser ces somptueuses peintures sur fond noir agrémentées de frises tirées du même recueil. En l’occurrence, cette représentation de la muse Terpsichore est issu du volume II des antiquités d’Herculanum.