Au XIXème siècle, le monde antique stimule l’imagination des artistes de l'Académie des Beaux-Arts. Le dieu romain du vin et des festivités « Bacchus » est porté en triomphe par une société en métamorphose, qui voue un culte aux joies matérielles, aux bénéfices de la boisson et de l’extase sensuelle. Les Bacchantes qui l'accompagnent, participent aux mystères et aux fêtes donnés en son honneur. Leur représentation ne cesse d’apparaître au cours de ce siècle et demeure un formidable prétexte pour explorer le nu féminin libéré et dévoilé. Le mythe, ainsi dépoétisé, ne sert plus qu’à voiler discrètement les rêveries d’un public en quête de sujets charnels.
Notre peinture rayonne de spontanéité, de charme, de vérité et l'expression de notre Bacchante, témoigne de la capacité de l’artiste à observer, à ressentir et à saisir une sensualité à peine dissimulée. Des lèvres entrouvertes, une tête inclinée sur l'épaule, un regard emprunt de langueur, tous ces signes d'amour le prouvent. L'usage de cette mythologie galante n'est finalement qu'un subterfuge pour mettre en exergue le jeu dangereux auquel s'adonne notre ménade. Son attitude, son regard, sa poitrine, nous rappellent que malgré sa candeur, elle cherche les yeux de l'amour.
Techniquement, l'artiste s'est appliqué ici à créer des ombres transparentes qui traduisent une vérité de chair et un moelleux infini. Ce travail remarquable, alliant précision et vélocité, fait de notre tableau une oeuvre aboutie.
Notre peinture date du 19ème siècle et son style évoque les réalisations de Jacques-Antoine Vallin. Elle est présentée dans un superbe cadre en stuc de type Barbizon, ayant conservé une très belle dorure d'origine.
Huile sur toile (46 cm x 38 cm) et son cadre (70 cm x 62 cm).
Littérature
Jacques-Antoine Vallin est le fils d'un sculpteur-ciseleur parisien, installé quai de la Mégisserie. Il entre, à l'âge de quinze ans, à l'Académie royale en 1779 sous la protection du peintre d'histoire Gabriel Doyen, puis de Callet en 1786. Il retourne dans l'atelier de Drevet trois ans plus tard. Il y fut aussi l'élève d'Antoine Renou. Vallin ne débute au Salon qu'en 1791, exposant d'abord deux toiles, La Tempête et Petit paysage. L'influence de Vernet mais aussi celle de Bidauld marquent encore un tableau de 1793 comme La Bergère des Alpes conservée au musée d'Alger. Très vite, il trouve ensuite sa voie et le succès avec ses tableaux de nymphes et de bacchantes placées dans d'harmonieux paysages souvent baignés d'une fine lumière dorée. Vallin puise également son inspiration dans l'histoire antique ou la mythologie. Sa dernière apparition au Salon remonte à 1827.
Concernant la Galerie Valtesse
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