Peinture, huile sur toile, représentant une nature morte aux pêches et à la cafetière en argent. Signée en bas à droite Eugene Petit.
À la fin du XIXe siècle, la nature morte devient un équivalent de la représentation d’un corps ou d’un paysage. Elle n’exprime plus la vanité des tableaux hollandais du XVIIe siècle. La peinture se prête aux recherches plastiques sur l’espace, les formes et les couleurs.
La nature morte d’Eugène Petit, en est le parfait exemple où la rondeur, le velouté et la chair des pêches représente un trompe-l’oeil. La composition reprend une table de la vie quotidienne, scène typique de la nature morte du XIXe siècle.
On pourrait faire une deuxième lecture du tableau si on le rapproche des peintures du XVIIe siècle. Le verre à pied perlé en arrière-plan suggère la vulnérabilité de la condition humaine, le vin qu’il contient symbolise le sang du Christ versé pour la rédemption de l’humanité. La cafetière en argent ouverte à côté signifie le temps qui passe, le souvenir. Les pêches au premier plan rappellent que l’on ne peut se soustraire à la vérité.
Charles Chincholle (1843-1902) journaliste et écrivain rend un très bel hommage au peintre dans la préface du catalogue de la vente de tableaux, réalisée par l’Hotel Drouot en mars 1887. Il y parle de la beauté des oeuvres du peintre et de «ces fruits exquis qu’Eugène Petit semblait avoir cueillis».
Au numéro 58 du catalogue, une nature morte «Pêches et cafetière d’argent» de 68x53cm peut être à rapprocher de notre peinture.
Eugène Petit, peintre français, né à Paris en 1839 est élève de Edouard Müller et de Dieterle. Il expose pour la première fois au Salon de Paris de 1863 et obtient au Salon de 1873 une médaille de troisième classe.
Il peint principalement des scènes de genre, natures mortes, fleurs et fruits.
En 1875, il est le professeur du peintre américain Henry Woodbridge Parton (1858-1933)
Ses oeuvres sont présentes dans les musées de Carcassonne, Compiègne, Courtrai, Rouen, Saint-Etienne et Londres.
Il meurt en 1886.
Source : Catalogue de Tableau par feu Eugène Petit, fleurs, paysages, peintures décoratives et tableaux par divers artistes, Hotel Drouot, Salle n°8, 1er mars 1887, Gallica BnF et Bénézit.
pas de cadre: 80,5cm x 60cm