Attr. Jacobus Ou Iacomo Victor (vers 1640 - 1705), Nature Morte Aux Oiseaux

Attr. Jacobus ou Iacomo Victor (Amsterdam vers 1640 - 1705)
Nature morte aux oiseaux
Huile sur toile, 112 x 133 cm

La nature morte examinée ici est un exemple rare de la présence simultanée d'animaux vivants et morts dans une même composition. Sur deux niveaux rocheux, différentes espèces ornithologiques sont soigneusement disposées, reproduites avec la plus grande fidélité et adhésion à la vie. On y reconnaît des canards colverts, des colombes, des moineaux et une perdrix se reposant sur leur dos. Les manteaux doux aux différents tons chromatiques, avec les stries et les taches de couleur caractéristiques, ainsi que l'étude précise des différentes typologies ornithologiques, dénotent une observation de la donnée réelle typique de la tradition flamande du XVIIe siècle. Un autre canard colvert, vivant cette fois, semble s'être posé sur le rocher, comme pour observer la riche composition remuer son cou. Ses couleurs caractéristiques, le vert vif de la tête et de la partie supérieure du cou, le jaune du bec et l'orange des pattes caractérisent le tableau et captent l'attention du spectateur. Le vol de la colombe au premier plan est splendide, vu de dessus, la pose virtuose et l'éclat de ses plumes, dans une élégante modulation de gris tendant vers le blanc, dénotent la qualité stylistique de cette oeuvre. Il a probablement été créé par un artiste flamand travaillant en Italie dans la seconde moitié du XVIIe siècle : des analogies étroites peuvent être trouvées avec le jeu de Jacobus Victor. L'auteur du tableau révèle un toucher lisse imbibé de lumière, les choix chromatiques doux et délicats dans les tons de blancs, de gris et de bruns, comme dans la figure de la colombe aux ailes déployées, dont les blancs intenses de son plumage, se détachent ostensiblement de l'arrière-plan les chiffres représentés.
Des sélections de couleurs précises et raffinées distinguent et qualifient le peintre par une intensité de lumière qui imprègne et tonifie ses sujets, les colombes en particulier, les créatures préférées ou du moins les acteurs préférés de ses scènes. On les retrouve, par exemple, dans les spécimens de la Pinacothèque de Crémone, dont l'un avec Trois pigeons dans un avion, révèle pleinement la douce vivacité picturale et une luminosité efficace qui inonde chaque détail de tons gris et bleus, froids mais délicats, qui annoncent la rencontre avec l'atmosphère de sa terre.