Faïencerie Gaspard Robert
Gaspard Robert né vers 1722 est le fils de Jean-Baptiste Robert et d'Anne-Françoise Goujon, petite-fille de Joseph Clérissy. Anne-Françoise, veuve peu de temps après la naissance de son fils Gaspard, se remarie avec le maître faïencier André Estieu. Dès son jeune âge Gaspard travaille dans l'atelier de son beau-père. En 1753 il crée une faïencerie près de la porte de Rome, à proximité de celles de son beau-père et de la Veuve Perrin. Grâce aux relations de son épouse Marguerite de Fléchy issue d'une famille de notables de Riez et de Marseille, il développe rapidement sa production de faïence. Il emploie un grand nombre d'apprentis constituant une main d'œuvre bon marché mais de qualité car il s'agissait souvent d'élèves de l'Académie des Beaux-Arts.
Ayant obtenu en 1767 l'autorisation de fabriquer de la porcelaine, il crée pour cette production un atelier spécialisé qui sera visité le 2 juillet 1777 par Monsieur, comte de Provence, futur Louis XVIII. En 1789 il est élu député du Tiers-État pour représenter les faïenciers, mais subit néanmoins les contrecoups de la tourmente révolutionnaire. Sa production connait un net ralentissement, mais Gaspard Robert poursuit son activité jusqu'à son décès survenu le 8 avril 1799.
À bien des égards la production de Gaspard Robert est proche de celle de la Veuve Perrin dont elle est pratiquement contemporaine, mais probablement moins abondante. Les principaux types de décor utilisés sont les camaïeux sépia, vert ou rose, les végétaux et les paysages polychromes. Plus que tout autre céramiste marseillais Gaspard Robert fait usage fréquent des applications d'or : sa supériorité en cette matière est incontestable. Il combine avec bonheur la polychromie et la dorure.