Attr. à Giovanni Ambrogio Bevilacqua, Dit Libéral. Vierge à L’enfant

Attr. à Giovanni Ambrogio Bevilacqua, dit libéral (documenté 1481-1512)
Vierge à l’Enfant
Huile sur panneau, cm 63 x 46

La table raffinée en examen, de l’école lombarde du début du XVIIe siècle, pour sa structure formelle et stylistique particulière, permet de distinguer la main de Giovanni Antoni Bevilacqua, dit Liberale.
Le Bevilacqua naquit probablement à Milan au milieu du XVe siècle; en 1481, il est inscrit à l’Art des peintres et figure parmi les artistes qui travaillaient pour le duc Francesco Sforza. Il travaille principalement pour une commande religieuse en réalisant des fresques pour la paroisse de Landriano et pour le Luogo Pio di Carità de Milan, puis travaille pour la Chartreuse de Pavie aux côtés d’Ambrogio Fossano, dit le Bergognone (1453-1523). Les nouvelles sur lui disparaissent après qu’en 1512, il soit cité comme témoin dans un acte public. La matrice de sa peinture est d’ascendance foppesca, non sans affinité avec la peinture du Bergognone (1453-1523), dont il est considéré élève dans certaines sources. Avec la maturité, ces influences seront accompagnées de voilures léonardesques, conséquence de la présence en Lombardie du grand maître.
La délicatesse du sujet exprime pleinement la douceur de ce peintre au niveau de l’intimité qu’il parvient à atteindre avec l’observateur, à la recherche d’un sens profond capable d’aller au-delà de la matière picturale: les regards à peine inclinés, les yeux fermés de l’Enfant et entrouverts de la Vierge et la tendresse gestuelle participent à cette recherche. La vue intéressante du paysage, bien que limitée à un espace de dimensions réduites, parvient à élargir les dimensions de la table vers un horizon indéfini, avec un goût pour le paysage de claire influence léonardesque, traité avec de fines voiles bleues.La qualité picturale de ce tableau s’exprime pleinement dans les passages délicats de lumière et d’ombre et dans les transparences raffinées, dans les élégants profils dorés et dans l’utilisation d’une palette aux couleurs émaillées, brillantes et saturées.
Une comparaison stylistique appropriée est mise en évidence avec la toile représentant une Vierge à l’Enfant réalisée par Bevilacqua et aujourd’hui conservée dans la Pinacothèque du Château Sforzesco et avec une Madonna del Latte, en collection privée milanaise. Le tableau à l’examen semble aussi regarder quelques exécutions du Bergognone: dans la richesse de la couleur et dans l’intime scène maternelle de la Vierge à l’Enfant conservée à la Pinacothèque de Brera et dans l’utilisation délicate et savante de l’or de la Vierge à l’enfant des Musées royaux de Turin, sans oublier les compositions mariales de Vincenzo Foppa.