Toutefois, en 1886, il décide de se fixer dans le petit village de Freneuse, en Normandie, découvert au hasard d’une invitation. Durant quinze ans, il y habite dans l’ancien presbytère, où il a établi son atelier. Mais c’est sur le motif qu’il va chercher ses sujets, en pleine nature normande, s’attachant au fil des saisons à représenter les activités quotidiennes de ses voisins, dans une palette subtile où se mêlent notamment verts tendres et bleus clairs.
Ses productions normandes lui amènent le succès au Salon, où il expose depuis 1879. En 1888, son tableau Le Printemps au Val-Freneuse, Normandie lui vaut ainsi une mention honorable. Depuis les hauteurs de Freneuse, Bouchor a peint une jeune femme en train d’étendre son linge, devant les pommiers en fleurs, les maisons et l’église du village et la Seine en contrebas.
Avec un point de vue similaire mais dans une facture plus libre et esquissée, notre tableau présente une jeune fermière sortant ses volailles, dans la lumière rasante et le ciel nuageux d’un début de fraîche journée printanière. Il s’agit vraisemblablement de la fille de ses voisins, Maria Fréret, née en 1878, ce qui nous incite à dater l’œuvre de la fin des années 1880.