Etienne Odot Garot Dubuisson (1652-1732), Portrait d'Une élégante Daté 1703

Etienne Odot Garot Dubuisson (Paris vers 1652, Rochefort 1732)
Portrait d’une élégante
Huile sur toile signée au dos et datée 1703

Dimension: 73 x 60 cm
Dimension avec cadre: 95 x 80 cm

Cadre d’époque XVIIIème siècle, châssis et toile d’origine.

Une restauration d’usage a été réalisé sur ce tableau car la toile conservé sur son châssis d’origine s’était détendu (normal après 319 ans d’existence). Dans une volonté de conserver la fraîcheur de la toile le restaurateur a décidé d’ajouter des bandes de tensions sur les bordures pour que la toile retrouve sa planéité et à injecter de la colle au dos de la toile pour que la surface picturale ne souffre pas. Le choix a été fait de conserver l’œuvre en excellent état d’origine ce qui a entraîné l’effacement partiel de la signature (par la pénétration de la colle au dos de l’œuvre). La date est encore visible. Une photo a été réalisée au moment du dépoussiérage de la toile qui vous sera joint au moment de la vente (photo 9).

Ce tableau est intéressant à différent point de vue il est avant tout témoignage direct de l’évolution du portrait et de la mode vestimentaire du début XVIIIème siècle en France. Nous pouvons admirer les couleurs flamboyantes du costume.
Nous avons la chance que celui-ci ai été conservé dans la même famille depuis de nombreuses décennies et que ces derniers l’ai laissé dans son jus. Le fait que l’œuvre ai été non rentoilé nous permet de bénéficier de l’identification de l’artiste ce qui arrive trop peu souvent pour des tableaux de cette époque.
Notre tableau provient d’une famille Rochelaise ce qui atteste d’une certaine logique car Dubuisson a été très présent à la Rochelle et des tableaux sont aujourd’hui conservés à l’hôtel de la bourse de la Ville.
Ce portrait vient ajouter un tableau supplémentaire au corpus de Dubuisson qu’on connait simplement par quelques tableaux dont un est conservé au musée des Beaux-arts de Tours.

Biographie:

La biographie de Garot Dubuisson garde encore de larges zones d’ombres ou tout du moins d’incertitudes. Etienne est le fils du peintre François Garrot du Buisson « ancien » de l’Académie de Saint-Luc, artiste oublié aujourd’hui et qui pourtant signe comme témoin, aux côtés de Charles Le Brun, au contrat de mariage de Jean-Baptiste Monnoyer. Reçu maître peintre à l’Académie de Saint Luc en 1688, Etienne Garot Dubuisson quitte probablement Paris vers 1710 pour s’établir dans la région de Rochefort où il vient d’être nommé « peintre de la marine du roi », fonction qu’il occupera jusqu’à sa mort en 1732.
L’artiste connaît alors une certaine faveur locale qui se manifeste par les commandes de portraits de personnalités importantes. Ses portraits les plus connus sont ceux qu’il réalise pour la Chambre de commerce et pour la Juridiction consulaire de La Rochelle, conservés aujourd’hui à l’hôtel de la Bourse de cette ville. Cet ensemble commence en 1712 avec lePortrait de Jean Seignette, suivi de celui deJacques Bonneau des Gardes, tous deux ayant joué un rôle important au sein de la Chambre de commerce rochelaise.

Garot Dubuisson réalise ensuite (probablement entre 1713 et 1719) quatre portraits assez monotones et austères des juges consulaires :Robert Butler,Jean Trahan,François Darango,Jean Bruslé. C’est sans doute dans les portraits du début que Garot Dubuisson affirme le plus un talent sûr et une manière raffinée. Le souvenir de la présence de l’artiste en Aunis est attesté également par quelques tableaux d’églises :Présentation de Jésus à Siméon, 1725 (église de Dompierre-sur -Mer) ;Présentation de Marie au temple, 1723 (La Rochelle, chapelle du lycée Eugène Fromentin) ;Crucifixion, 1726 (église de Moëse).

Texte extrait du catalogue raisonnéPeintures françaises du XVIII^es. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert. Silvana Editoriale, 2008