(Paris 1826 - Paris 1900)
Noli me tangere (?)
Huile sur panneau d’acajou
H. 19 cm ; L. 35 cm
Signée en bas à gauche
Provenance : Collection privée, Paris
Élève de Michel Martin Drolling, Lehmann ou encore Cogniet dès 1846, le jeune fils d’architecte parisien débutera ses expositions au Salon des Artistes Français en 1857. Jules Valadon y obtiendra plusieurs médailles et verra sa réputation embellie par ses portraits et têtes d’expression.
Nous voyons dans ce paysage aux allures mystiques, une représentation d’un passage de l’Évangile selon saint Jean, lors de la résurrection du Christ, s’adressant lui-même à Marie-Madeleine.
La sainte est à genoux auprès du Christ et s’adresse à lui ne croyant pas à sa présence parmi les vivants. Après quelques échanges, au 20,17 : Dicit ei Jesus : « Noli me tangere, nondum enim ascendi ad Patrem meum : vade autem ad fratres meos, et dic eis : Ascendo ad Patrem meum, et Patrem vestrum, Deum meum, et Deum vestrum. »
Le Christ dit à Marie-Madeleine « Ne me touche pas, je ne suis pas encore monté vers le père ».
Dans l’histoire de l’art, ce passage de l’Évangile est connu par les célèbres peintures de Boticelli, Giotto, Fra Angelico, il Corregio, Poussin, Véronèse et plus récemment par Maurice Denis et quelques peintres replaçant le sujet à la fin du XIXe siècle. Ces représentations tardives ne sont pas toujours parfaitement lisibles par des compositions encrées dans des paysages parfois plus importants que le sujet. C’est d’ailleurs ce que nous supposons pour notre panneau, aux montagnes désertiques pouvant figurer l’emplacement du saint Sepulcre, vierge de toutes constructions et imagé. Valadon optant ici pour sa technique de la peinture griffonnée avec le dos de son pinceau ou un plume dans la matière encore fraiche, il entoure les figures d’halos lumineux, principalement celle qui est sur la gauche devant représenter le Christ.
La technique très particulière et cette lumière chaude apportent à la composition son âme symboliste, et fait ressortir la part la plus intéressante du travail de Jules Valadon.