Notre modèle porte une longue perruque à l'imitation de Louis XIV, comme on en portait jusqu'en 1720 environ. Fort symbole de l'Ancien Régime ce type de perruque très coûteuse n'était portée que par la haute noblesse et les courtisans et marquait le haut statut social de celui qui la portait.
Il porte une belle cape en velours ocre jaune brodé d'argent et doublé de taffetas de soie, etoffes extraordinairement chères à l'époque jusqu'au 19ème siècle.
La manière, le style tout nous fait penser à François de Troy auquel on peut attribuer ce portrait ou à son atelier. Il était très courant que les meilleurs élèves et assistants commencent le tableau et que le maître finisse la toile en y apportant sa patte, son caractère, son style, son génie.
François de Troy (1645-1730) issu d’une famille d’artistes toulousains, se fait très tôt remarquer avec la réalisation d’armoiries pour l’entrée solennelle du Prince de Conti à Toulouse en 1662. On le retrouve ensuite à Paris où il poursuit sa formation dans l’atelier de Nicolas Loir, puis de Jean I Cotelle, dont il épouse la fille en 1668. D’abord peintre d’Histoire il est agréé à l’Académie en 1671 puis reçu en 1674 avec « Mercure et Argus ». Par sa fréquentation de l’atelier de Claude Lefebvre, il s’oriente vers l’art du portrait dont il sera l’un des plus grands représentants de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence. On pense que grâce à ses liens d’amitié avec Charles Le Brun, premier peintre du Roi, il fut mis en contact avec Madame de Montespan, qui en fera l’un de ses artistes attitrés. L’entregent de l’impétueuse favorite lui permettra d’entrer en contact avec la famille royale et de tout ce qui compte à la cour et à Paris. Il sera aussi le portraitiste de la famille royale d’Angleterre, exilée en France au château de Saint-Germain-en-Laye à partir de 1689. Fin courtisan, François de Troy s’attacha ensuite au duc du Maine, bâtard chéri de Louis XIV et à son influente épouse, fille du prince de Condé. Adjoint à professeur en 1692, il est nommé professeur à l’Académie l’année suivante. Il en sera directeur de 1708 à 1711. Il sera aussi plusieurs fois sollicité par les échevins parisiens pour des commandes religieuses. Son fils Jean-François (1679 – 1752) collabora avec lui à la fin de sa carrière avant de relever le flambeau et de perpétuer la gloire familiale.
Dimensions avec le cadre 90x80 cm