Frithjof SMITH-HALD (1846-1903) le départ des pècheurs au soleil levant
Tableau signé et daté en bas à droite Smith-Hald 1877 cadre en bois et stuc doré avec quelques manques qui sera restauré pour la vente
Frithjof Smith-Hald (Kristiansand (Norvège) 13/09/1846 - Chicago (Etats-Unis) 9/11 mars 1903)
La disponibilité en France de ce tableau de l’un des meilleurs représentants de l’école nordique est exceptionnelle. Les œuvres de cet artiste sont de nos jours mondialement recherchées et réputées. Elles restent appréciées pour le charme de leurs sujets, leurs exécutions réalistes irréprochables et l’émotion délicate des personnages.
Le parcours de Frithjof Smith-Hald est également exemplaire. Sa grande mobilité au long de sa carrière témoigne de sa curiosité artistique et de son talent dépassant les frontières. L’artiste débute son apprentissage à dix-neuf ans auprès de son compatriote le peintre Johan Fredrik Eckersberg dont la technique est très imprégnée du réalisme de l’école de Düsseldorf. En soutien, il obtient du gouvernement norvégien une bourse de voyage de deux ans pour se former à l’étranger. Il poursuit ses études artistiques en Allemagne entre l’école d’art de Karlsruhe, dans les ateliers consacrés à la peinture de paysage et à l’anatomie dirigés respectivement par Hans Gude et Wilhelm Riefstahl, et à l’académie des Beaux-Arts de Düsseldorf pendant cinq ans. Il vit à Bergen en Norvège, voyage à Londres, à Berlin, avant de s’établir pour une vingtaine d’années à Paris. Sa correspondance témoigne que Frithjof Smith-Hald parle parfaitement français. À partir des années 1890, il s’installe à Anvers, en Belgique où il devient membre d’honneur de la Société royale d’encouragement des Beaux-Arts. En 1902, il entreprend un cycle d’expositions de ses œuvres aux Etats-Unis à la Nouvelle Orléans, à Saint Paul dans le Minnesota et à Chicago, où il décède d’une pneumonie en 1903.
En France, Frithjof Smith-Hald remporte un succès unanime dès sa première participation au Salon parisien à partir de 1874. L’Etat français lui achète deux tableaux aux cours de leurs présentations au Salon de la Société des Artistes Français de 1880 et à celui de 1884, signe d’une reconnaissance exceptionnelle alors que la politique publique des achats encourageait plus volontiers les artistes français. Une station de bateau à vapeur en Norvège (Salon de 1880, n°3551) appartient aujourd’hui aux collections du musée des Beaux-Arts de Lille tandis que Le vieux filet (salon de 1884, n° 2227) est conservé au musée des Beaux-Arts de La Rochelle.
Au fil des années, la production de Frithjof Smith-Hald prend de l’ampleur. Ses tableaux sont visibles à Lyon, Versailles, Bordeaux, Pau, Le Havre, Nantes, Rouen, Lille, Douai, Roubaix- Tourcoing, à Vienne en Autriche, à Madrid en Espagne, à Gand en Belgique. Sa réputation est internationale. Le peintre représente l’école norvégienne de peinture lors des expositions universelles de 1878 et de 1889 à Paris. Les critiques d’art se disputent son talent de paysagiste : « s’il était notre compatriote : Corot aurait trouvé un successeur1 » .
Notre tableau est représentatif de l’attachement de l’artiste à la description de la vie quotidienne des pêcheurs norvégiens. Le Retour de pêche rassemble ses thèmes de prédilection : l’attente sur le quai d’une famille de pêcheurs un soir d’été baigné par la luminosité d’une lune ascendante. La virtuosité de l’artiste tient à son talent de coloriste et à la justesse de la représentation. La limpidité des eaux et la lumière irisée font scintiller les coquillages et rochers du premier plan. Frithjof Smith-Hald interprète avec délicatesse les émotions de ses personnages, soulagés par la fin du travail accompli et d’être à nouveau réunis. En effet, la navigation au large de cette côte norvégienne était réputée dangereuse comme il l’aime à rappeler dans une lettre adressée à un directeur d’atelier de reproductions artistiques lui demandant d’expliquer son travail. Très appréciées de son vivant, ses tableaux ont fait l’objet de nombreuses campagnes de reproductions photographiques sous l’impulsion du Ministère des Beaux-Arts français et sous forme de carte-album par la Maison Adolphe Braun et Cie .