En 1914, il décide de rentrer à Kiev. Il se rend à l’ambassade russe, vole de l’argent dans un tiroir et arrive en Russie via Londres, la Norvège, la Suède et la Finlande. Lorsque la révolution éclate en Russie, il est envoyé sur le front en Crimée mais, refusant de continuer à se battre, il s’embarque sans papiers ni billet sur un bateau. En échange d’un anneau en or, le commandant du bateau le dépose à Constantinople. Païles rêve de regagner Paris. Il s’embarque à nouveau et s’improvise matelot pour arriver jusqu’en France.
Il arrive à Paris en 1919 et va directement au café de La Rotonde. Il y retrouve ses amis Michel Kikoïne et Isaac Dobrinsky. Celui-ci l’accueille chez lui et lui donne des vêtements. Dans les premiers temps, pour gagner sa vie, Païles devient modèle. En 1920, il abandonne la sculpture pour la peinture et commence à collectionner l’art primitif. C’est alors qu’il entre en contact avec les amateurs d’art de l’époque : le commissaire Zamaron, les marchands Paquereau et Georges Bernheim. Attaché à ses origines slaves, Païles participe aux activités de la Société des artistes russes, présidée par Wildhopff et animée par les artistes russes de Montparnasse. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Païles s’installe dans les Pyrénées- Orientales puis en Auvergne. Il entre ensuite dans un groupe de résistants à Rochefort.
Appelé au travail obligatoire en Allemagne, il décide de se cacher dans un grenier où il restera pendant onze mois. À la Libération, il retrouve son atelier à Montparnasse et continue à peindre. En 1948, Isaac Païles réalise ses premières oeuvres abstraites.Exposition Simone van Dormael Bruxelles