"Paul Hippolyte Flandrin -académie Portrait 100 X 83"
Paul Hippolyte Flandrin 1856 – 1921
Déposition du Christ
Huile sur toile, signée en bas à droite. Dans son cadre.
65 x 83 cm
100 x 83 avec cadre
(Réentoilée)
Très bel Etat- Légers manques au cadre
Un certificat sera joint à l'acquéreur -
MUSEES :
Paris (Louvre) Angers, Bagnols, Bordeaux, Compiègne, Lille, Lyon, Vienne, Nantes, Nice –
Il est difficile de différencier l’œuvre d’Hippolyte Flandrin de celle de son frère Paul. Les contours prononcés de cette figure trahissent l’influence de leur professeur Ingres, et l’un ou l’autre des frères aurait pu la peindre comme une étude sous sa tutelle, dès 1829 –
Notre peinture pourrait être une étude préparatoire pour Le Chemin du Calvaire (1842-1846), partie du cycle de peintures murales d’Hippolyte pour l’église Saint-Germain-des-Près, à Paris – qui a été exécutée en partie par Paul.
Trois Frères
Nés à Lyon au XIX siècle et de condition modeste, les Flandrin ont tous trois la passion de la peinture qu’ils découvrent au Palais Saint Pierre. Ils furent très soudés et ont collaboré leur vie entière. Ils excellaient dans les portraits mais chacun avait néanmoins un domaine de prédilection : le portrait pour Auguste, le décor monumental pour Hippolyte et le paysage pour Paul.
Ils intégrèrent l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon.
Afin de faire vivre sa famille, Auguste, l’ainé, se lança notamment dans la lithographie et obtint un succès certain. Il sacrifia sa carrière de peintre afin que ses frères puissent suivre leur vocation et monter à Paris.
D’Ingres à Paris… jusqu’en Italie
Paul et Hippolyte firent la route à pied en 1829. A Paris, se contentant d’un repas par jour, ils se privèrent de tout et travaillèrent sans cesse.
Ils eurent la chance de pouvoir entrer dans l’atelier de Jean Auguste Dominique Ingres, l’un des artistes les plus en vue de l’époque et nouèrent avec lui des relations presque filiales qui perdurèrent toute leur vie.
Le culte du vrai, la primauté du dessin sont les principes d’Ingres.
En parallèle, les frères Flandrin s’inscrivirent à l’École des Beaux-Arts de Paris qui est surtout un lieu de concours. Le plus important étant le prix de Rome qu’Hippolyte remporte en 1832 dans la catégorie de la peinture d’histoire. Il renonce une première fois à concourir sachant qu’il ne pourra acheter les fournitures, payer les modéles et subvenir à ces besoins –
Il bénéficie alors d’un séjour de cinq ans à Rome à la villa Médicis pris en charge par une pension de l’État.
Conformément au règlement du Prix de Rome, Hippolyte fait parvenir chaque année à Paris un tableau d’une figure nue. Il peint une série de nus masculins dont le plus connu est le Jeune Homme nu assis au bord de la mer.
Après le départ d’Hippolyte à Rome, Auguste rejoint Paul à l’atelier d’Ingres en 1833.
En 1834, Paul rejoint Hippolyte et ils parcourent ensemble la Toscane et l’Ombrie. Puis Auguste se joint à eux en 1838 et ils vont jusqu’à Naples. Ils découvrent la nature italienne avec laquelle chacun développe un rapport particulier. De nombreuses aquarelles délicates témoignent de leur séjour qui fut décisif pour chacun .
Le retour en France
Ils rentrent en France en 1838. Auguste revient à Lyon où il devient le portraitiste préféré de la bourgeoisie jusqu’à son décès prématuré en 1842 à l’âge de 38 ans.
Paul et Hippolyte retournent à Paris où ils peignent le Tout-Paris.
Ils reçurent également diverses commandes publiques. Paul assiste son frère qui se distingue dans le domaine du grand décor. Ils sont sollicités pour des bâtiments publics (Hôtel de Ville, Conservatoire des Arts et Métiers à Paris) et surtout pour des églises qui, ayant perdu leurs tableaux à la Révolution, ont besoin d’être décorées.
L’un des grands chantiers d’Hippolyte est l’église de Saint-Germain-des-Prés (qui vient d’être restaurée). Il décore le sanctuaire, le chœur et la nef en utilisant la technique de la peinture à la cire.
Paul, quant à lui, est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 1852. A la mort d’Hippolyte, il termine le décor de la nef de l’église de Saint-Germain-des-Prés. Il poursuit sa carrière et expose chaque année ses paysages et ses portraits. Il meurt en 1902 à l’âge de quatre-vingt-onze ans.
Jusqu’au XXème siècle, les Frères Flandrin jugés trop académique tombent dans l’oubli. Dans les années 1980, la peinture classique et la peinture Lyonnaise sont à nouveau étudiées et les Flandrin sont rehabilités. Des liens très forts presque gémellaires les unissent et leurs carrières partagées leur confèrent une place à part -
Pour comprendre le lien trés fort qui lia les deux frères toute leur vie la PAUVRETE , LES OEUVRES A DEUX MAINS .
https://www.jstor.org/stable/44726276
Le processus créatif
Les Flandrin préparent leurs compositions à l’aide de nombreux dessins, étudiant figure, attitude, geste isolément, s’inscrivant dans la tradition de l’enseignement classique reçu de son maître Ingres. Plus de trois cents études en lien avec ce décor ont pu être répertoriées.
Lorsque l’artiste est satisfait de ses personnages, il les reporte, par l’usage d’un calque, sur une étude d’ensemble. Celle-ci est peinte et permet de disposer d’une vision complète de l’œuvre : il s’agit d’un modello. Il prend la totalité de ces travaux sur l’échafaudage, pour commencer le report sur le mur, avec une mise aux carreaux -
Aquarellistes chevronnés, ils se passionnent aussi pour la photographie naissante, dont ils savent tirer le meilleur parti. Très loin donc des clichés sur l'art académique et la peinture d'histoire compassée !