Si elle n’est pas signée, cette peinture est caractéristique du travail de Benjamin-Constant à tous les égards. Comme dans nombre de ses portraits, le traitement y est minutieux pour le visage et plus lâche pour le buste, les vêtements, les accessoires et le fond, rapidement brossés et qui semblent avoir pour principale vocation de lui servir d’écrin. La palette du peintre, coloriste talentueux, est concentrée sur des tonalités chaudes, mêlant habilement le rouge flamboyant à une variation d’ocres allant du doré au brun foncé.
La jeune femme apparait dans d’autres œuvres de l’artiste, qui peignit la plupart de ses toiles orientalistes depuis son atelier parisien, revêtant ses modèles de costumes et d’accessoires ramenés de ses voyages. Elle prêta notamment ses traits aux personnages de plusieurs tableaux réalisés dans les années 1880 ; comme pour le portrait de l’impératrice byzantine Théodora, une immense toile que Benjamin-Constant exposa au Salon en 1887, aujourd’hui conservée au Museo Nacional de Bellas Artes d’Argentine.