- Argent fondu, martelé, ciselé
- Namur (Belgique), 1752
- Maître-orfèvre : Jean Petitjean (maître-orfèvre de 1712, enregistré encore en 1752)
- Diamètre (pied) : 6.7 cm, Hauteur : 15.4 cm ; Poids : 283g
- Provenance : coll. particulière
- Très bon état de conservation, belle patine, matis très frais
- Le moutardier repose sur un piédouche en cornet à doucine. La partie inférieure du corps délimitée par un jonc fileté est décorée d’appliques lancéolés alternant avec des appliques en lambrequins sur fond amati, à la base, entre chaque applique est gravée une feuille d’acanthe nervurée ; la partie supérieure concave et unie est brodée d’une moulure filetée, doublée d’une frise amati ciselée de joncs coudés agrémentés de campanes alternés à des fleurons. Le couvercle est en double doucine surmonté d’un fretel en boule filetée. L’appui-pouce est en volute en enroulement, l’anse en demi-jonc en double volute.
- Forme balustre de moutardier que l’on rencontre au début du XVIIIe siècle à Paris tel que celui de Jean Adnet conservé au Metropolitan Museum de New York daté de 1717-1720 (Inv. 48.187.90) et modèle qui eut un franc succès dans le nord de la France et en Belgique, de Lille, Bergues, Valenciennes, Dunkerque à Liège et Namur…et ce, jusqu’en 1761 avec le moutardier de Martin du Moulin à Bergues (Met Inv. 48.187.89).
- Jean Petitjean, est un orfèvre namurois dont un certain nombre d’œuvres est conservé : un sucrier à poudre balustre, vente Sotheby’s du 24 mai 1993, n°133 ; une paire de salières dans les collections du château de Laarne [2, n°106] ; une paire de flambeaux Régence et un bénitier conservés dans les collections de l’Hôtel de Groesbeeck-de Croix à Namur, une tisanière au Musée de Seneffe [3, p.54]
- Poinçons (sous la moulure) : Reconnaissance : Lion surmonté du double briquet de Bourgogne, Namur, après 1750 [3, p.17] ; Jurande : 52 couronné d’une couronne impériale, Namur, 1752 [3, p.17] ; maître-orfèvre : I,P,I avec deux points de remère couronnées, Jean Petitjean, maître-orfèvre à Namur de 1712 à au moins 1752 [3, p.53 & 1 p.292] ; Pour le contrôle de l’aloi : striches à l’intérieur du pied et à l’intérieur du corps au niveau de la bordure. Suite à la reforme du poinçonnage des Pays-Bas autrichienne de l’ordonnance du 19 septembre 1749, les pièces d’orfèvrerie portent un poinçon de reconnaissance, un millésime couronné et un poinçon de maître-orfèvre.
- Réf. : [1] Poskin & Stokart : « Orfèvres namurois », Société Archéologique de Namur, Namur, 1982 ; [2] Van Damme & Van Dreissche : « Inventaris van de zilvercollectie in het Kasteel van Laarne », Château de Laarne, Gent, 2009 ; [3] Van Dietvoet, Walter : « Orfèvres de l’ancien régime au poinçon de Namur » Peeters, Louvain, 2020.