Exceptionnelle Courtepointe Provençale En Indienne Fin 18ème – Alsace Circa 1795

Circa 1795-1800
Alsace pour la Provence
Grande Courtepointe ou couverture piquée constituée de trois indiennes imprimées à la planche de bois avec apprêt glacé datant de la même période. Fond en toile de coton blanc possiblement des Indes ou du Levant présentant un très grand rapport d’impression. Répertoire de fleurs, fruits, racines et artichauts traité au naturel dans une forte polychromie. Doubles piqûres en losange au point avant. Toile de l’envers en toile de coton crème imprimé de rayures brunes. Provenance Collection André-Jean Cabanel. Propre et excellent état de couleur et de conservation.
Dimensions: 275 cm x 263 cm
 Cette courtepointe est réalisée par un séduisant assemblage de trois toiles de coton imprimées à la planche de bois dans des tons similaires ou le rouge domine. Comme souvent la composition harmonieuse et précise de ce type d’ouvrage répond à un réemploi : trois lés dans une même étoffe , un fond plein de bouquets de roses rouges au cœur jaune, de lilas et de volubilis bleus avec six passages de couleur. A la tête la couverture trois lés assemblés d’un imprimé, toujours six couleurs et fond plein ou l’on trouve quatre sortes de bouquets, un des plus remarquable : un bouquet avec racines, composé d’un artichaut dans les tons de jaune et de deux fleurs de clématites bleues. On remarque que la feuille de l’artichaut est imaginaire. Deux autres bouquets de fleurs rouges, des tulipes en fleur et en bouton avec leurs racines et un bouquet de trois autres fleurs rouges avec un cœur très développé. Le dernier porte des fruits éclatés ressemblants à de petites grenades ainsi qu’un type de clématite bleue similaire à celles de la toile précédente. Dans ce dessin toutes les feuilles sont semblables. La troisième étoffe employée est un petit lé sur le bord extérieur gauche de la courte pointe qui ressemble à de la toile de Jouy. La qualité de la composition, l’élégance et les nuances du dessin, la finesse de la gravure et de l’impression, nous permettent de penser que nous sommes en présence d’une manufacture de renom, sans que l’on ait assez d’éléments pour nommer cette manufacture qui suit la mode naturaliste lancée par Jean Jacques Rousseau. Evoquer la qualité de cette courte pointe, c’est pour moi l’occasion de me remémorer la qualité des pièces qu’André -Jean Cabanel a su « chiner » un peu partout entre Provence et Languedoc pour arriver à une collection exceptionnelle. Je l’ai découverte à l’occasion de l’exposition « cousu main, cousu Machine » que j’ai eu le plaisir d’organiser au musée du vieux Nîmes en 1997. Martine Nougarède