Un des derniers poèmes de Verlaine publié à titre posthume qui devait initialement faire l’objet d’un livre, comme indiqué dans le titre. Esther était le nom donné à sa dernière compagne, Philomène Boudin, prostituée surnommée « Esther », qu’il rencontre en 1890 boulevard Saint-Michel. Cette relation lui inspire de nombreux poèmes publiés dans plusieurs recueils. Il lui confie de menus services, notamment ses commissions auprès de l’éditeur Vanier pour lui réclamer de l’argent. Il mène avec Philomène une relation fluctuante alternant entre elle et sa compagne d’alors Eugénie Krantz.
Ce poème de quatre quatrains, manuscrit de travail, comportant de nombreuses ratures et corrections, est la seconde partie du diptyque « Le livre d’Esther », paru en 1903 dans les Œuvres posthumes en appendice de Dédicaces.
« Phi..B…c’est presque la lune,
Mais la lune que je vois
Quand tu cèdes à ma voix,
Qui sans doute t’importune
Mais si sincère qu’enfin
Tu l’exauces et me hausses
Jusques aux charmes qu’en vain
Blasphèment [mot biffé] tant et voix fausse,
Mais que moi qui ne suis rien,
Plus rien que leur hygiène
A ces tiens, (miens ?) charmes bien
Aimés, je torche sans gène
Et pourquoi ? Puisque, après tout
Ce manège qui m’allège,
D’un poids si cher au débout,
[Ligne biffée]
Vers mieux encor je m’allège
bien PV »