“je vous assure que vous aurez des gifles à indiscrétion si vous continuez ce système d’agaceries mirobolantes à toutes les femelles de Paris.”
Superbe lettre pleine d’amour débordant et de vive jalousie : « Bonjour mon cher bijou d’homme. Bonjour toi, bonjour vous. Comment trouvez-vous votre portrait ? Frappant n’est-ce pas ? Et bien je vous assure que vous aurez des gifles à indiscrétion si vous continuez ce système d’agaceries mirobolantes à toutes les femelles de Paris. Prenez garde surtout au gilet blanc. Songez que je ne vous perde pas de vue. Je vous écris de mon lit parce qu’il fait trop froid pour rester assise sans feu et j’ai besoin d’économiser mon bois ou plutôt ma buche fendue en quatre. En attendant mon déjeuner je vais commencer à copier et puis finirai ce soir.. (…) il fait un froid de chien. Vous êtes joliment revenu encore vous. Il n’y a que les jours de blanchisseuse qui vous attirent tout le reste de la semaine vous vous donnez bien de garder de faire une seule apparition nocturno matinale comme on dit à l’académie [allusion à l’élection de Victor Hugo le 3 juin à l’Académie Française]. Je ne suis pas votre dupe et rien ne m’échappe comme vous voyez ; taisez-vous abominable homme taisez-vous et embrassez moi ça vaudra bien mieux. Je n’ai plus qu’un mois et vingt jours c’est encore bien long mais ça se tire peu à peu. Enfin dans un mois et 21 jours je serai en possession de ma chère petite boite à volets. En attendant pourquoi ne faites vous pas prendre votre malle et votre tapis puisqu’ils sont prêts. Baisez moi scélérat et regardez-vous quand vous faites le gentil vous êtes bien drôle n’est-ce pas et bien ridicule. Je vous conseille d’abandonner ce genre qui me va si mal et vous sied si peu. Juliette »