(Bordeaux, 1811 – vers 1879)
La Procession des Rogations à Fronsac
Huile sur toile à vue ovale
H. 54,7 cm ; L. 63,6 cm
Signée en bas dans le motif et datée 1838
Références : Rapport de la quatrième exposition de la Société Philomathique. Peinture. Paysages. « M. Quinsac. Petits tableaux peints avec finesse. Le jury a particulièrement remarqué sa procession des Rogations ».
On a peu d’éléments sur la vie de Charles Quinsac, alors qu’il eut une véritable carrière de peintre, attestée par les nombreuses œuvres qu’il présenta aux expositions de Bordeaux : expositions de la « Société d’encouragement des Amis des Arts » ou des « produits des arts et de l’industrie » à la Société Philomathique entre 1827 et 1850 (une vingtaine d’œuvres mentionnées) ; Salon des Amis des Arts entre 1852 et 1879 (32 peintures ou dessins). Il participa aussi au Salon à Paris en 1835 et 1844. Les catalogues des expositions bordelaises, recensées par Serge Fernandez, nous donnent cependant quelques indications sur cet artiste :
1°) Charles Quinsac apprit la peinture auprès de Jean-Paul Alaux dit « Gentil » (1788-1858), qui fut professeur au lycée de la Ville et conservateur du musée de peinture. Frère de Jean Alaux dit « le Romain », peintre officiel de Louis-Philippe, Jean-Paul Alaux fut l’un des meilleurs paysagistes bordelais des temps romantiques. Son rôle dans la création d’une école de paysage à Bordeaux, dès la première moitié du XIXe siècle, a clairement été sous-estimé. Quinsac conserva de bons rapports avec ce maître bordelais puisqu’il déclare résider chez lui en 1852.
2°) Notre artiste vit et travaille d’abord à Libourne, où il réside en 1827 – année où il expose deux vues prises aux environs de Libourne, dont l’une montre déjà Les Rogations. En 1835, il présente à Bordeaux un Intérieur de l’église souterraine de Saint-Emilion, ainsi que la Maison où furent arrêtés les Girondins à Saint-Emilion. A Paris, il expose en 1835 le Cloître d'un ancien couvent à Saint-Emilion. Depuis 1830, il est domicilié à Bazas, où il enseigne sans doute le dessin.
3°) En 1850, Quinsac habite à Toulouse, rue de l’Echarpe. Il résidera jusqu’à la fin dans cette ville où il sera nommé vers 1876 professeur à l’école des beaux-arts. S’il peint toujours des paysages, il aborde aussi des sujets religieux ou historiques, comme L’Enfance de Giotto, peintre florentin. Il expose souvent des dessins au fusain (y compris à Londres au dire de Bénézit).
Notre tableau de 1838 est-il la reprise de celui présenté en 1827 sous le titre : Les Rogations. Vue prise aux environs de Libourne ? On y reconnaît le tertre de Fronsac, bordé par un méandre de la Dordogne. Ce qui en fait l’un des premiers paysages du Libournais. Héritières des antiques rituels de fécondité, les processions des Rogations se tenaient à travers les campagnes pendant les trois jours qui précédaient l’ascension, dans le but de favoriser la prospérité des moissons.