Superbe cadran émaillé de Jean Joseph Coteau, le plus grand émailleur de son époque, avec incrustations de feuilles d'or, appelées paillons émaillés, prenant la forme de trèfles. Technique que Coteau mit en oeuvre à la Manufacture de Sèvres en l’adaptant pour les pendules les plus précieuses.
"Graal" des pendules à « l’Afrique » également appelée à « la chasseresse africaine »,ce modèle entièrement d'origine et dans un etat de conservation exceptionnel est réalisé en bronze finement ciselé doré et bronze patiné.
Cette pendule appartient à un genre à part auquel il faut associer l’atmosphère de l’époque pour en apprécier le charme et la délicatesse.
Durant la seconde moitié du XVIIIème siècle, un retour aux vertus de la nature anime la société, inspirée par l’élan de Jean-Jacques Rousseau. Des romans tels que Paul et Virginie en 1788, Atala en 1805, ou plus tôt, les aventures de Robinson Crusoé en 1719, contribuèrent à relayer cet engouement.
Parmi tous les modèles connus de la pendule à l’Afrique, je vous présente ici le plus exceptionnel, non seulement par sa qualité d'exécution mais également grâce à la signature sur son cadran : « It.Ft.Deverberie, rue Barbette à Paris », pour Inventaire Fecit Deverberie.
Certifiant sa fabrication par le Maître lui-même ( car d’autres bronziers l’ont copié à la même époque et ce jusqu’en 1830 ).
L’adresse rue Barbette ( quartier du Marais ) nous permet d’en connaître la période d’exécution: dans l’almanach du commerce de Paris, Deverberie exerce à cette adresse de 1800 à 1804.
Il avait d’ailleurs déposé le dessin préparatoire de cette pendule au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque de France en 1799. Pour cette raison factuelle, le modèle de pendule à l'Afrique ne peut-être d'époque Directoire (comme certaines descriptions de ventes peuvent le mentionner), mais bien d'époque Consulat.
Assise sur le cadran, la chasseresse africaine, arbore une chevelure décrépée rehaussée d’un bandeau en argent. Vêtue d’un pagne de plumes très finement ciselé, contrastant avec ses précieux bijoux : collier à double rang de perles, bracelets de poignets, bras et chevilles, et boucles d’oreilles.
Son regard fixe révèle ses yeux en émail à l’iris rosé (les yeux, lorsque le modèle est produit par Deverberie, sont toujours cerclés de rose ou de bleu).
Son arc dans la main gauche, une flèche dans à la main droite et son carquois de flèches au dos lui confèrent une attitude conquérante, mais également empreinte de grâce et de pureté.
À ses pieds, une tortue, symbole de calme, sagesse, détermination et souveraineté.
Derrière elle, la lionne, symbole de courage, combattivité, chance et force intérieure.
Ces deux compagnons viennent parfaire cette évocation symbolique de l’Afrique : Sagesse et sauvage.
Le socle en bronze patiné s’évase vers la base elle-même soulignée d’un rang de perles. Celle-ci accueille en applique un décor d’amours en bronze ciselé doré, reprenant les thèmes de la chasse, pêche et cueillette.
Sur chacun des côtés, une guirlandes de fleurs et fruits retenue par des serpents, un mascaron de faune vient finaliser la décoration.
L’ensemble repose sur six pieds dits toupie en bronze finement ciselé d’un rang de petites perles et doré.
Parfait état de conservation.
Dorure « d’or moulu » et patine d’origine.
Mouvement à fil entièrement révisé par un horloger d’art.
Époque Consulat. 1800
Dimensions
Hauteur : 45cm
Largeur: 36cm
Profondeur: 14cm
Jean Simon Deverberie ( 1764-1824 )
Jean-Simon Deverberie compte parmi les plus importants bronziers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et des deux premières décennies du siècle suivant.
Il semblerait avoir spécialisé son activité quasi exclusivement dans la création de pendules, de flambeaux et de candélabres, ornés de figures exotiques, particulièrement de personnages africains ; il déposa de nombreux modèles de pendules dites « au nègre », notamment les modèles dits « l’Afrique », « l’Amérique » et « Indien et Indienne enlacés » (les dessins sont conservés au Cabinet des Estampes à la Bibliothèque nationale à Paris et à la bibliothèque Doucet). Il installa son atelier successivement rue Barbette en 1800, rue du Temple en 1804, enfin rue des Fossés du Temple entre 1812 et 1820.
Jean Joseph Coteau ( 1740-1812 )
Connu comme le plus éminent émailleur de son époque, spécialisé dans le décor des cadrans d’horloge et d’objets en métal. Il collabora avec la plupart des grands horlogers de son temps.
Jean Joseph Coteau, natif de Genève, deviendra maître-peintre-émailleur au sein de l’Académie de Saint-Luc de sa ville en 1766. Arrivé peu après à Paris, il figure aux registres de la paroisse Saint-André-des-Arts et installe un atelier rue Poupée en 1778.
Émailleur
À partit de 1779, il inventa une nouvelle technique décorative: le paillon émaillé sur porcelaine. Il s’agit de petites feuilles d’or aux motifs variés, emboutis, décorés d’émaux puis cuits sur la porcelaine. Il la mit en oeuvre à la Manufacture de Sèvres en l’adaptant pour leur porcelaine.
Bibliographie :
-Jean-Dominique Augarde, Les Ouvriers du temps : la pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon 1er, Genève, Antiquorum, 1996
-Marie-Christine Delacroix, « Les Pendules au Nègre », L'Estampille, nº 100, Août 1978, p. 6-15
-Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Paris, Éditions de l'Amateur, 1997
-Béatrice Mura, « Les Pendules au Nègre à l'Heure de Deverberie », L'Estampille-l'Objet d'Art, n°241, Novembre 1990, p. 34-45
-Musée de l'Hôtel Sandelin, La pendule au nègre : exposition 29 avril-12 juin 1978, Saint-Omer, Le Musée, 1978
-Charlotte Vignon, « Deverberie & Cie: Drawings, Models, and Works in Bronze », Cleveland Studies in the History of Art, vol. 8, 2003, p. 170–187.
-jean Dominique Augarde, "Une odysséeen pendules, chefs-d'œuvre de la collection Parnassia, volume 1 et 2. Édition Faton.
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