Théodotre Deck (1823-1891) et Joseph Victor Ranvier (1823-1896), plat "La liberté", XIXe

Théodotre Deck (1823-1891) et Joseph Victor Ranvier (1823-1896)
Plat « LA LIBERTÉ »
Faïence émaillée
XIXe
Signé au dos : TH DECK 1864
Monogrammé à l’intérieur du plat : RV 

Rare plat rond en faïence émaillée représentant une Amazone en danse rituelle, telle une allégorie de la Liberté.

THÉODORE DECK est né le 2 Janvier 1823 à Guebwiller (Alsace). De 1841 à 1844, il travailla chez le poêlier-faïencier Huguelin à Strasbourg, puis voyagea à pied en Europe centrale.
Il arriva à Paris en 1847, chez le poêlier Vogt, mais retourna en Alsace en 1848 à cause de la Révolution. Il demeura à Guebwiller jusqu’en 1851. Il revint à Paris en 1851, comme contremaître chez Dumas et commença ses recherches sur les faïences anciennes.
Dès 1856, il s’installa avec son frère Xavier, boulevard Saint Jacques, et crée son premier four sous le nom de Faïences d’Art Th.Deck. Cet atelier fut fréquenté par des artistes tels que Hamon, Ranvier, Bracquemond, Harpignies et ce fut le début d’une collaboration fructueuse entre Deck et les peintres. Grâce à cette collaboration, des œuvres qui dépassent le cadre habituel de cette technique, sont nées.
Dès 1861, son travail est récompensé par une médaille d’argent lors de l’Exposition des arts industriels, ce qui lui valut d’obtenir l’ornementation murale de l’hôtel Paiva sur les Champs Elysées.
C’est l’Exposition universelle de Londres, en 1862, qui révéla Deck aux yeux du grand public, avec de grands plats inspirés de l’art ottoman, caractérisés par leur couleur bleu-turquoise (à laquelle Deck a donné son nom).
Une médaille d’argent vint récompenser son envoi à l’Exposition universelle de Londres, en 1871, où Deck connu un franc succès.
À Vienne, en 1873, Deck fut récompensé d’un diplôme d’honneur (dix médailles vont à ses collaborateurs).
À Paris, en 1878, il présente un procédé de décor à fond d’or qui lui vaut un Grand prix décerné par le jury.
Dès 1880, séduit par la mode du Japonisme, Deck présente des pièces dont les formes et les décors, sont inspirés des arts d’extrême orient.
En 1883, Théodore Deck fut nommé directeur des travaux d’art de la Manufacture de Sèvres (poste qu’il occupa jusqu’en 1888). Il décèdera à Sèvres en 1891.
À partir de son décès, c’est son frère Xavier qui prendra la Direction de la Manufacture de faïence Deck. Celle-ci fut encore présente à l’Exposition universelle de 1900, mais ne survivra pas longtemps au décès de Xavier (mort en 1901). La manufacture ferma définitivement en 1905.                                                                                      
JOSEPH VICTOR RANVIER, peintre d’histoire, de genre paysagiste et graveur, est né le 09 Juillet 1832 à Lyon et est décédé le 24 Mai 1896 à Chatillon-sous-Bagneux.
Elève de Jean-Louis Janmot et d’Irénée Richard, il débuta au Salon de 1859; exposa à Vienne en 1873; médaille de deuxième classe en 1873; chevalier de la Légion d’honneur en 1878.
On a de lui un grand nombre de peinture sur faïence, genre dans lequel il est passé Maître.
« La peinture de nu se fait plus rare de jour en jour. A part ces maîtres si complètement admirables : Puvis de Chavannes, Henner, Lefebvre et quelques autres, c’est à peine si l’on peut citer quelques noms vraiment réputés parmis les artistes qui professent une sorte de culte pour ce beau idéal, pris dans la nature et qui s’affirme si puissamment dans la sublimité des formes humaines. Ranvier pourrait prendre rang dans une nomenclature exacte de ces vaillants artistes »
Les chefs-d’œuvres d’art au Luxembourg
Nous pouvons découvrir la plus prestigieuse collection de ses Faïences, quelques 500 réalisations aux motifs naturalistes et aux influences orientales, au Musée Théodore Deck et des Pays du Florival, dans la ville de Guebwiller (68).