Emilio Scanavino Bas-relief Cast Aluminum Signed And Dated 1965

Très belle sculpture abstraite en fonte d'aluminium réalisée par un grand représentant de l'art abstrait Européen. Signée Scanavino et datée 65 à l'arrière. 
Pièce réalisée en 1965 après la mort soudaine de son ami et marchand Charles Cardazzo en 1963. Après cette date la recherche artistique d'Emilio Scanavino s'oriente vers une simplification du signe, avec des formes géométriques et des grilles.
Cette oeuvre a probablement été réalisée dans son atelier de Calice Ligure dans lequel il s'installe en 1963. 

Emilio Scanavino né à Gênes en 1922.
Son père, Attilio Scanavino, était comptable et appartenait à une famille de commerçants qui vivait depuis deux générations à Salto Oriental, en Uruguay. Attilio revint en Italie pendant la pandémie de grippe espagnole de 1918 et se porta volontaire pour combattre pendant la Première Guerre mondiale. De retour du front, il épousa Maria Felicina Sterla.
Pendant des années, il travailla comme importateur de café du Brésil pour des acheteurs italiens (Associazione Commercio Caffé Droghe e Coloniali), mais il s'intéressa beaucoup à la philosophie et à l'ésotérisme, collectionnant des livres en portugais, en espagnol et en italien.
Emilio Scanavino, pendant son enfance - son père étant victime de persécutions politiques - ne pouvait pas jouer dehors avec d'autres enfants, il passait donc ses journées sur la terrasse de sa maison, à fabriquer des bibelots et des petits jouets en papier qu'il jetait dans la cour en contrebas pour que les enfants y jouent librement. Il passe ses journées en compagnie des colombes qui peuplent le colombier que ses parents lui ont fait construire. Cette passion ne le quittera pas, à tel point qu'à l'âge adulte, il se consacre à la collection de précieux pigeons voyageurs qu'il achète en Belgique et dans d'autres villes à l'étranger.

En 1938 Il va s'inscrire au lycée artistique Barbin. Il s'intéresse à la littérature et à la poésie d'écrivains tels que Guillaume Apollinaire, André Gide, Jacques Prévert, Marcel Proust, Jean Paul Sartre, Federico García Lorca, Franz Kafka et Dylan Thomas. C'est
dans cette école qu'il rencontre Giorgina Graglia, qui deviendra sa femme en 1946.

Il obtient son diplôme en juin 1942, année où il inaugure sa première exposition personnelle au Salone di Esposizione Romano de Gênes, avec un catalogue présenté par Luigi Bassano.
Il commence ses études d'architecture à l'Université de Milan, mais est rapidement appelé sous les drapeaux. Le 8 septembre 1943, il est sous-lieutenant à Ancône. Il quitte l'armée et trouve refuge dans les montagnes de la région de Ligurie jusqu'à la fin du conflit.

Après la fin de la guerre, il travaille comme dessinateur technique pour la municipalité de Gênes, un travail qu'il abandonne ensuite pour se consacrer entièrement à la peinture.
Il habite dans un atelier au-dessus des remparts de la ville, Mura dello Zerbino, où il recommence à peindre.
En 1946, il prend un atelier à Milan, dans un grenier du Forum Bonaparte, et passe quelque temps dans et autour de Brera avec les peintres qui se réunissent au célèbre Bar Jamaica. Il y rencontre Lucio Fontana, Gianni Dova, Roberto Crippa, Sergio Dangelo, Piero Manzoni, Dadamaino et bien d'autres.
Il ressent le besoin de voyager et, attiré par l'école impressionniste française, il part pour Paris en août 1947, où il reste quelque temps, rencontrant des critiques, des poètes et des artistes comme Édouard Jaguer, Wols, Camille Bryen.
Il visite les grands musées d'art et est particulièrement fasciné par Le Bœuf égorgé de Rembrandt de 1655 exposé au Louvre.
Frappé par la palette de Van Gogh, il revient en Italie avec l'envie d'expérimenter l'orange de cadmium et son trait « plat » si particulier.
Intrigué par le cubisme, il analyse toutes les œuvres de Picasso, allant des tableaux figuratifs aux tableaux cubistes, tentant, en vain, de le rencontrer dans son atelier. Il réussit cependant à rencontrer Georges Braque.
Son expérience parisienne est fondamentale pour son développement stylistique, en particulier pour les échos du post-cubisme qu'il assimile et interprète à sa manière.

Au dèbut des années 50 il participe au Prix Borletti au Palais Borletti de Milan. Il a
sa première occasion de présenter son travail à l'étranger : en mai 1951, à la Galerie Apollinaire, il organise une exposition personnelle avec la sculptrice américaine Sarah Johnson, avec laquelle il était en contact depuis quelques années après avoir exposé ensemble dans une exposition collective en 1949 à Florence, Ricostruzione del ponte di Santa Trinità exhibition celebrativa , une célébration commémorative. A l'occasion de son exposition à la Galerie Apollinaire, il séjourne quelque temps à Londres où il rencontre de nombreux artistes, parmi lesquels Phillip Martin, Eduardo Paolozzi et Graham Sutherland avec lesquels il noue des relations durables.
Il est profondément impressionné par les œuvres de Francis Bacon, qui a laissé une forte empreinte à Scanavino.

Cardazzo devient son marchand d'art.
En 1952, la Galerie del Naviglio et la Galerie del Cavallino organisent la deuxième édition du Prix Graziano et c'est la première fois que Scanavino expose dans une des galeries de Cardazzo.
Le critique d'art et poète Guido Ballo commence à suivre son travail.
Vers la fin des années 50 il déménage à Milan.
Au début des années 60 son travail est exposé en France. à Paris, à la Galerie Charpentier et à la Galerie Internationale d'Art Contemporain.
Pierre Restany, intéressé par son travail, l'inclut dans sa publication Lyrisme et Abstraction publiée par la Galerie Apollinaire de Milan. Scanavino participe à la VIe Biennale de Tokyo, "The Japan International Art Exhibition", une exposition internationale qui se tient au Tokyo Metropolitan Art Museum d'Ueno.
En 1962 il achète une ferme à Calice Ligure pour la transformer en atelier où il passera une grande partie de son temps à peindre et à sculpter.
En 1963 son galeriste et ami Carlo Cardazzo, qui avait soutenu Scanavino pendant sept ans grâce à l'engagement d'un ami, est décédé subitement. Sa disparition a entraîné l'annulation du projet sur lequel il travaillait pour exposer Scanavino à New York.
Renato Cardazzo a poursuivi l'œuvre de son frère et a contribué à élargir la renommée de Scanavino en Italie et à l'étranger.

Emilio scanavino décède le 28 novembre 1986.

La rencontre avec le marchand d'art Charles Cardazzo, en 1952, représente une étape importante dans la carrière de l'artiste, consolidant son rôle dans l'art contemporain international et ouvrant les portes à de nouvelles possibilités d'exposition. De plus, l'amitié et la relation de travail avec le marchand permettent à l'artiste d'expérimenter et d'explorer davantage le dialogue entre la peinture, la sculpture et la céramique. La participation aux Biennales de Venise et à d'importants prix contribuent à consolider la réputation de Scanavino tant en Italie qu'à l'étranger.
Dans les années qui suivent la mort de Charles Cardazzo en 1963, la recherche artistique d'Emilio Scanavino s'oriente vers une simplification du signe, avec des formes géométriques et des grilles qui anticipent une réflexion sur l'objectivation de la peinture. À cette époque, l'artiste s'installe dans sa maison de Calice Ligure, où d'autres artistes se sont également installés, formant une petite communauté créative autour de lui.

Sources :
-https://archivioscanavino.it/en/info/examining-works
-https://emporiumart.com/fr-fr/collections/emilio-scanavino?srsltid=AfmBOoqVfdI5Y5G4QtvTNMpRAf9PmW81XMOoQsO5D_kMVzWIyRhPiX8q