(Paris, 1806 – Paris, 1870)
Etretat, la porte d’Aval et l’aiguille
Aquarelle et gouache sur traits de crayon
H. 23,5 cm ; L. 22 cm
Cachet de la vente d’atelier en bas à droite
Provenance : vente de l’atelier de l’artiste (9/12 avril 1872, Drouot, salle 8,
commissaire-priseur Escribe, experts Francis Petit et Charles Mannheim),
probablement partie du lot 207 (Paysages maritimes, plages, roches et falaises,
environ 106 feuilles) du catalogue
Le Poittevin (de son véritable nom Poidevin) passa son enfance à Versailles, où
son père occupait le poste de « Sous-conservateur du mobilier de la couronne ».
Ses talents artistiques lui permirent d’intégrer l’atelier de Louis Hersent vers
1823, puis celui de Xavier Leprince (suite au décès de ce dernier fin 1826, Le
Poittevin s’y installa et y termina même les dernières oeuvres inachevées de son
maître) ; il est alors notamment soutenu par Alexandre du Sommerard, grand
collectionneur et futur créateur du musée de Cluny, qui lui achète plusieurs
tableaux. Le Poittevin échoua de peu au Prix de Rome du paysage historique en
1829, ce qui ne l’empêcha pas d’exposer dès 1831 au Salon, et ceci sans
discontinuer jusqu’à sa mort.
Nommé peintre officiel de la marine en 1849, à la suite de Louis-Ambroise
Garneray, de Louis-Philippe Crépin et Théodore Gudin, il est très apprécié de son
temps, et reçoit plusieurs récompenses officielles lors des Salons : médaille de
1ère classe en 1836, de 2ème classe en 1831 et 1848, de 3ème classe en 1855.
Son atelier parisien se situait au 5, cité Trévise, dans l’actuel 9ème
arrondissement.
Même s’il eut une activité d’illustrateur et de caricaturiste (cf ses recueils
lithographiques de Diableries et ses dessins érotiques voire pornographiques),
l’essentiel de l’œuvre de Le Poittevin représente des scènes de retour de pêche et
des marines sur le littoral normand et en particulier cauchois.
Il entretenait ainsi une relation forte avec Etretat ; à l’instar de Charles Mozin (lui
aussi élève de Leprince) avec Trouville, il fait partie des premiers artistes à lancer
ce village comme une station balnéaire mondaine ; c’est son ami Eugène Isabey
qui lui avait fait découvrir l’endroit, et il y acquit rapidement une maison, La
Chauferette, où il accueillit notamment Gustave Courbet en 1869.
Notre dessin, très atmosphérique, est une étude pour un petit tableau (24 x 20 cm)
passé en vente publique il y a une quinzaine d’années, lui-même peut-être
préparatoire pour une composition plus ambitieuse.