Portrait en cristallo-cérame
Biscuit de porcelaine et cristal
Cadre en bronze à l'ormoulu
Dimensions : D. 7 (cm.)
Paris, vers 1815 - 1829
Très rare médaillon représentant SAR Madame, duchesse d'Angoulême, de profil vers la droite d'après la médaille de Gayrard. Il est enchassé dans son cadre d'époque en bronze à décor moleté et doré au mercure.
Le revers est signé ''A l'Escalier de Cristal A Paris.''
Les cristallo-cérames signés de l'Escalier de Cristal, de la période de la Veuve Désarnaud sont excessivement rares à la différence de ceux exécutés par Desprez par exemple.
L'Escalier de Cristal sous la Restauration
Marie Jeanne Rosalie Désarnaud (1775 -1842) ouvre avec son frère Philippe Auguste Charpentier (1781-1815), talentueux graveur de pierres semi-précieuses et de cristal, un magasin dans les galeries du Palais Royal, en 1808. Le commerce acquiert rapidement une solide réputation. Les produits proposés associent rapidement bronze doré, cristal et pierres dures, mais également des porcelaines. En 1813 est installé un escalier atypique avec des balustres en cristal qui deviendra l’emblème du magasin, et dont est conservé encore aujourd'hui une partie. Seule propriétaire du magasin à la mort de son frère, en 1815, la veuve Désarnaud continue de faire prospérer son commerce. Elle vise une clientèle aristocratique, obtenant ainsi le brevet de « fournisseur des cristaux du roi ». Elle participe à l’exposition de 1819 au Louvre où elle est récompensée d’une médaille d’or pour les cristaux ornés de bronzes dorés. C’est durant cette exposition qu’elle présente la coiffeuse en cristal et en bronze doré accompagnée de son fauteuil à l’antique également en cristal. Marie Désarnaud cède en 1829 son entreprise à Jacques Boin, tailleur-graveur exerçant également au Palais-Royal.
L'origine des cristallo-cérames au début du XIXe siècle
Le développement rapide des Manufactures de cristal (Saint-Louis, Montcenis ou Baccarat) est permis d'une part grâce à un contexte économique favorable et d'autre part, par un approvisionnement en cristal brut d'excellente qualité comme en témoigne certains échanges avec la manufacture de Vonêche. Les capacités de productions deviennent en l'espace de deux décennies absolument considérables : les objets produits sont d'autant plus diversifiés. Par ailleurs, la mode -européenne- du néoclassicisme est visible par la diffusion de masse de copies de camées antiques. Ceux-ci sont dans un premier temps présentés encadrés, et sont très plébiscités. On doit alors à Saint Amand les premiers essais d'inclusion de camées en biscuit dans un cristal. Ce savoir-faire est double, puisqu'il s’agit de maîtriser la sculpture sur les camées, mais également de maîtriser la composition des pâtes de biscuits et leurs cuissons. Il faut à peu près une dizaine d'années pour produire des pièces concluantes. Elles sont majoritairement à l'effigie des personnes influentes contemporaines : l'Empereur, sa femme, Louis XVIII, le Comte d'Artois, le duc de Berry, sa femme ou encore la duchesse d'Angoulême.
Rapport de condition : usures mineures à la dorure du cadre