Nous pouvons situer les débuts de Nicolas Sageot aux environs de 1690. Nous savons que dès 1698 son atelier est suffisamment développé pour employer deux alloués. Nicolas Sageot travaille comme ouvrier libre, Grand-rue du Faubourg Saint-Antoine jusqu'à l'obtention de sa maîtrise en 1706. La prospérité de Sageot va croissant; en 1711 lors de son mariage avec Marie-Brigitte Roussel, fille de l'ébéniste Jacques Roussel, il déclare posséder 12 000 livres de biens, essentiellement en marchandises, ce qui est remarquable. En 1720, il a alors cinquante-quatre ans, il liquide son atelier et devient rentier. Plusieurs documents attestent cette cessation d'activité, tout en nous renseignant sur sa production. Il passe, en effet, deux importants marchés commerciaux. Le premier avec Léonard Prieur,"marchand mercier grossier joaillier privilégié suivant la Cour". Sageot lui vend pour 16 000 livres de meubles dont le détail figure dans la quittance: armoires à dômes, commodes, bureaux, tous en marqueterie de cuivre et d'écaille de tortue et ornements de bronze doré. Ce marché révèle l'importante activité de l'atelier au moment de la cessation d'activité de l'ébéniste.
Nous constatons, que Sageot a doublé ses biens depuis son mariage en 1711. Cette fortune, tout à fait remarquable chez un ébéniste de cette époque est un élément important pour nous convaincre de la réussite de cet atelier. Le talent de Nicolas Sageot s'illustre particulièrement dans la création de bureaux à caissons ou commodes richement marquetés. Son travail est très largement inspiré par l'œuvre de Jean Berain, «Dessinateur des Menus Plaisirs du Roi «qui développe un répertoire ornemental d'une grande richesse, ce qui permet a Nicolas Sageot de varier ses compositions. Nicolas Sageot révèle ainsi toutes les facettes de l'esthétique Louis-quatorzienne incarnée par Jean Berain.
Son atelier, conservé sans doute par sa veuve, semble avoir subsisté jusque vers la fin du règne Louis XV. Peu d'œuvres de Sageot sont estampillées mais elles peuvent lui être attribués par comparaison avec celles qui le sont. Il s'agit de meubles inspirés des ouvrages de Boulle, principalement de grandes bibliothèques, des bureaux Mazarin et des commodes. .
Fiche technique sur demande : certificat d'expertise, rapport de conditions et de restauration, provenance, historique du meuble.