. Dans son cadre. 65 x 83 cm 100 x 83 avec cadre (Reentoilée) Très bon état -
Il est difficile de différencier l'œuvre d'Hippolyte Flandrin de celle de son frère Paul.
Les contours prononcés de cette figure trahissent l'influence de leur maître Ingres, et l'un ou l'autre des frères aurait pu la peindre comme une étude sous sa tutelle, dès 1829 – Notre tableau pourrait être une étude préparatoire pour Le Chemin du Calvaire (1842- 1846), une partie du cycle de peintures murales d'Hippolyte pour l'église de Saint-Germain-des-Près, Paris - qui a été exécuté en partie par Paul.
Trois Frères Nés à Lyon au XIXe siècle et d'origine modeste, les trois Flandrin ont tous une passion pour la peinture qu'ils découvrent au Palais Saint Pierre. Ils étaient très soudés et ont travaillé ensemble toute leur vie.
Ils excellaient dans les portraits mais chacun avait néanmoins un domaine de prédilection : le portrait pour Auguste, la décoration monumentale pour Hippolyte et le paysage pour Paul.
Ils intègrent l'Ecole des Beaux-Arts de Lyon. Afin de subvenir aux besoins de sa famille, Auguste, l'aîné, se lance notamment dans la lithographie et obtient un certain succès. Il sacrifie sa carrière de peintre pour que ses frères puissent suivre leur vocation et s'installer à Paris.
D'Ingres à Paris… en Italie
Paul et Hippolyte firent le voyage à pied en 1829. A Paris, se contentant d'un repas par jour, ils se privèrent de tout et travaillèrent sans cesse. Ils ont la chance de pouvoir entrer dans l'atelier de Jean Auguste Dominique Ingres, l'un des artistes les plus en vue de l'époque, et nouent avec lui des relations quasi filiales qui durent toute leur vie.
Le culte de la vérité et la primauté du dessin sont les principes d'Ingres. Parallèlement, les frères Flandrin s'inscrivent à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, qui est avant tout un lieu de concours.
Le plus important étant le Prix de Rome qu'Hippolyte remporte en 1832 dans la catégorie peinture d'histoire. Il renonce une première fois à concourir sachant qu'il ne pourra pas acheter les fournitures, payer les modèles et subvenir à ces besoins - Il bénéficie alors d'un séjour de cinq ans à Rome à la Villa Médicis soutenu par une pension de la ' État. Conformément au règlement du Prix de Rome, Hippolyte envoie chaque année à Paris un tableau de nu.
Il peint une série de nus masculins dont le plus connu est le Jeune homme nu assis au bord de la mer. Après le départ d'Hippolyte pour Rome, Auguste rejoint Paul dans l'atelier d'Ingres en 1833. Hippolyte et eux voyagent ensemble à travers la Toscane et l'Ombrie. Puis Auguste les rejoignit en 1838 et ils allèrent jusqu'à Naples.
Ils découvrent la nature italienne avec laquelle chacun développe une relation privilégiée. De nombreuses aquarelles délicates témoignent de leur séjour décisif pour tous.
Le retour en France Ils rentrent en France en 1838. Auguste revient à Lyon où il devient le portraitiste préféré de la bourgeoisie jusqu'à sa mort prématurée en 1842 à l'âge de 38 ans.
Paul et Hippolyte reviennent à Paris où ils peignent le Tout-Paris. Ils ont également reçu diverses commandes publiques. Paul assiste son frère qui se distingue dans le domaine du grand décor.
Ils sont sollicités pour les bâtiments publics (Hôtel de Ville, Conservatoire des Arts et Métiers de Paris) et surtout pour les églises qui, ayant perdu leurs peintures à la Révolution, ont besoin d'être décorées.
L'un des projets majeurs d'Hippolyte est l'église Saint-Germain-des-Prés (qui vient d'être restaurée). Il décore le sanctuaire, le chœur et la nef selon la technique de la peinture à la cire.
Paul, quant à lui, est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1852. A la mort d'Hippolyte, il achève de décorer la nef de l'église de Saint-Germain-des-Prés.
Il poursuit sa carrière et expose chaque année ses paysages et ses portraits. Il mourut en 1902 à l'âge de quatre-vingt-onze ans.
Jusqu'au XXe siècle, les Frères Flandrin, jugés trop académiques, tombent dans l'oubli. Dans les années 1980, la peinture classique et la peinture lyonnaise sont à nouveau étudiées et les Flandrins sont réhabilités. Des liens très forts presque jumeaux les unissent et leurs parcours communs leur confèrent une place à part -
Plus de trois cents études liées à ce décor ont été recensées. Lorsque l'artiste est satisfait de ses personnages, il les transfère, à l'aide d'un papier calque, à une étude d'ensemble. Celle-ci est peinte et donne une vision complète de l'œuvre : c'est un modello. Il emporte toutes ces oeuvres avec lui lorsqu'il monte sur l'échafaudage, pour commencer le transfert au mur, avec une disposition en carré -
Aquarellistes confirmés, ils sont aussi passionnés par la photographie naissante, dont ils savent tirer le meilleur parti gauche. Loin des clichés sur l'art académique et la peinture d'histoire étouffante !