Les livres d’art

livre Les stucs chefs-d'œuvre méconnus de l'histoire de l'art

livre Napoléon et les Arts

 

Napoléon et les Arts

  • Auteur: Jean-Michel Leniaud

  • Edition: Citadelles & Mazenod

Le Sacre peint par Jacques-Louis David pourrait symboliser à lui seul les arts sous Napoléon Bonaparte. Toutes les composantes de ce qui sera le « style Empire » y figurent déjà : le goût du colossal, le rappel de l’Antiquité, la promotion du héros et l’apothéose de la nation. Jamais un souverain n’avait fait représenter cette cérémonie, jamais on n’avait théâtralisé à ce point chaque détail, jusqu’aux costumes, conçus par le peintre – dans la réalité comme dans le tableau – à la demande de l’Empereur. Le couronnement est en lui-même une gigantesque mise en scène à laquelle participent deux architectes emblématiques de l’époque, Percier et Fontaine, qui « rhabillent » Notre-Dame pour l’occasion.

L’héritage artistique de ce bref épisode est plus éclectique qu’il n’y paraît. À côté des arcs de triomphe et des colonnes érigées à la gloire des armées, on y trouve notamment les lignes sévères et imposantes des édifices de Brongniart ou Chalgrin, les motifs guerriers des tableaux de David, du baron Gros ou de Géricault, les lions et trophées des meubles chargés de bronzes, comme les lyres et les déesses ornant la Malmaison de Joséphine, ou la grâce des odalisques d’Ingres et des sculptures de Canova.

livre Bellagé ébénistes

Bellangé ébénistes. Une histoire du Goût au XIXème siècle

  • Auteur: Cordier Sylvain

  • Editeur: Mare et Martin

La famille Bellangé occupe, dans l’histoire des arts décoratifs du XIXe siècle, une place particulière. Comprenant, sur deux générations, quatre importants ébénistes, elle fait figure de modèle pour une étude des différentes modes, des différents styles et des différentes conditions de production de meubles à Paris de la fin de l’Ancien Régime au Second Empire. L’ouvrage de Sylvain Cordier aborde la vie et les oeuvres de cette famille, mais entend aussi et surtout replacer leurs travaux dans la diversité des contextes historiques favorisant ou dessinant les conditions de réalisation et de commerce du meuble parisien tout au long de la première moitié du XIXe siècle. Le premier de ces contextes, qui concerne notamment la branche aînée de la famille, constitue l’ensemble des règlements ou usages définissant la production de meubles destinés au service de l’état et des princes, tout au long d’un siècle émaillé de révolutions et de changements de couronnes, mais où semble s’imposer d’un régime à l’autre le principe de continuité des protocoles et de persistance de l’essentiel des décors.

Au service de Napoléon, Louis XVIII, Charles X puis Louis- Philippe, mais aussi sollicités, en 1817, pour meubler le grand salon de la Présidence des Etats-Unis dans la toute nouvelle Maison Blanche à Washington, les ateliers Bellangé offrent, à de nombreuses reprises, l’exemple de ce que sous-entend la livraison de mobilier pour l’état ou l’autorité princière. La production de la famille se caractérise aussi dans le domaine de l’ébénisterie de curiosité précieuse, en constante réminiscence des traditions de l’ébénisterie du XVIIIe siècle diffusée avant la révolution par les marchands-merciers, et qui n’avait pas survécu à la Révolution. Une production particulièrement appréciée par une riche clientèle anglaise de retour à Paris après la chute de Napoléon et désireuse d’acheter des objets d’art français de grand luxe.

 Pour l’histoire des arts décoratifs, mais également pour une histoire culturelle et sociologique des mentalités au XIXe siècle, la famille Bellangé constitue un important sujet. Par le biais de l’approche monographique, elle offre un prisme pour mettre en valeur et appréhender la place des artisans parisiens dans une histoire de l’expression du fait et du signe politiques par le décor, de l’Empire à la Monarchie de Juillet, mais également dans une histoire stylistique s’étalant sur deux générations, tout au long du premier XIX° siècle.

livre Le Palais Rohan

 

Le Palais Rohan

  • Auteur: Etienne Martin, Marc Walter (Photographe),

Joëlle Pijaudier-Cabot (Préfacier)

  • Editeur: Musées de Strasbourg

Le palais Rohan de Strasbourg, une des plus belles réalisations architecturales du XVIIIe siècle français, tant par l’élévation noble et classique de ses façades que par ses somptueux décors intérieurs, est l’aboutissement de la rencontre de deux personnalités exceptionnelles : le cardinal Armand-Gaston de Rohan-Soubise, prince-évêque de Strasbourg et brillant homme de cour d’une part, en tant que commanditaire ; Robert de Cotte, premier architecte du roi, d’autre part, en tant que maître d’oeuvre.

Au sommet de la gloire lorsqu’il donne les plans du palais strasbourgeois, Robert de Cotte répond aux voeux du prince en créant une oeuvre magistrale unissant la dimension ecclésiastique, politique et mondaine de la fonction de prince-évêque, dans le sens où l’entendait le XVIIIe siècle, en un même édifice à la gloire de la Maison de Rohan.

 Au même titre que le palais Rohan est le fruit d’une complicité et d’un goût commun de construire entre le cardinal et l’architecte, le présent ouvrage est le résultat d’une passion partagée, celle d’un conservateur et d’un photographe, pour le projet architectural. Marc Walter, fin connaisseur de l’architecture de Robert de Cotte – il est entre autres l’auteur d’une importante monographie sur Versailles parue chez Citadelles et Mazenod -, photographe rompu aux restitutions de grandes demeures, y rejoint donc Etienne Martin, conservateur du musée des arts décoratifs sis dans le palais Rohan de Strasbourg, pour une promenade intuitive dans le bâtiment, alternant vues d’ensembles et détails.

Richement illustré, l’ouvrage est conçu comme un beau livre luxueux rendant un hommage amoureux et instruit à l’ambition et la cohérence du projet. Etienne Martin expose la trajectoire et le tempérament exceptionnel des deux acteurs du projet et le contexte politique dans lequel il émerge, puis détaille le programme architectural et décoratif, avec un talent narratif et descriptif qui fait de son texte une merveilleuse et fascinante histoire.

livre Les stucs chefs-d'œuvre méconnus de l'histoire de l'art

 

Les stucs chefs-d’œuvre méconnus de l’histoire de l’art

  • Auteur: Alessandra Zamperini

  • Editeur: Seuil

Ce livre est le premier à présenter une histoire quasi exhaustive du stuc en Europe. Peu étudié par l’historiographie, le stuc – enduit teinté dans la masse, à base de chaux – voit le jour dans l’Égypte ancienne et se développe avec des résultats surprenants tout au long de l’histoire de l’art.

Si son emploi reste limité pendant le Moyen Âge, il connaît une période de grande floraison à l’époque classique, puis de la Renaissance (avec les Loges du Vatican de Raphaël) jusqu’au XIXe siècle dans les différentes formes et les différents styles de l’éclectisme. Considéré à tort comme un art simplement blanc, monochrome et donc un peu ennuyeux, le stuc a connu en réalité des phases de grande expression polychrome. C’est là la clef de compréhension de la villa Madama à Rome, du palais du Te à Mantoue ou encore du château de Fontainebleau. Ces prémices sont à l’origine de la grande fortune que connaît la décoration en stuc dans l’Europe entière à l’époque baroque et, selon une déclinaison plus gracieuse et polychrome, pendant le rococo.

Jamais, au cours des siècles, le stuc n’est resté en marge de la peinture et de la sculpture. Constamment associé aux autres techniques, sa présence anime des murs et des plafonds, ses couleurs transmettent la luminosité et le clair-obscur dans un kaléidoscope de formes et de vibrations qui expriment encore aujourd’hui l’intelligence des cultures qui ont su valoriser ses incroyables potentialités. C’est ce que s’attache à mettre en lumière cet ouvrage de référence, relevant ce pari artistiquement essentiel de remettre au premier plan ces chefs-d’oeuvre méconnus de l’histoire de l’art.

 

 

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