Piques Fleurs en faïence- Samadet – époque XVIII

Paire de piques fleurs en faïence polychrome à décor de bouquets . Il s’agit d’un travail du sud ouest de la France de la Manufacture de Samadet .  La tulipe mauve est un ornement fréquemment utilisé dans le registre ornemental de cette  production .

Le XVIIIème siècle est marqué par un développement considérable du nombre de manufactures de faïence en France. L’abbé de Roquepine, baron de Samadet et de seigneuries voisines succombe à la mode.

La présence d’argile de qualité, de bois, de sable, la position de Samadet sur l’axe Bordeaux-Pau et la proximité de l’Adour, l’incitent à fonder une manufacture de faïence pour accroître ses revenus et rentabiliser ses possessions.

Piques Fleurs en faïence- Samadet – époque XVIII. (c), Galerie N°4, Proantic

Officiellement créée en 1732, la Manufacture Royale de « Fayance » de Samadet connaît un développement rapide sous l’impulsion d’un directeur et de peintres expérimentés. Elle inonde les marchés du Gers et du Béarn, possède des magasins à Montauban, Toulouse, La Rochelle et exporte jusqu’en Europe du Nord.

Mais l’âge d’or ne durera pas un siècle. L’engouement pour la faïence fine et la porcelaine ont raison de la petite manufacture qui doit fermer ses portes en 1840. Les bâtiments sont en partie rasés. Le « Samadet » tombe dans l’oubli malgré une éphémère tentative de relance de la production à Saint-Sever, au début du XXème siècle.

Piques Fleurs en faïence- Samadet – époque XVIII. (c), Galerie N°4, Proantic

Une certaine prospérité de la France, le développement d’une classe bourgeoise aisée, expliquent en partie la demande croissante de vaisselle en faïence. La main d’oeuvre spécialisée est rare, recrutée dans les centres de faïenciers de Bordeaux, Toulouse, Rouen ou Nevers. La mobilité des ouvriers favorise donc la diffusion des décors à la mode.

Samadet n’échappe pas à la règle et produira:

Des décors en camaïeu bleu, parfois inspirés de Rouen : décors au charbon, à la leur de solanée, au sainfoin, aux guirlandes, festons et lambrequins.

Des décors en camaïeu vert, de grotesques, de chinois et à la « palombe », originalité de Samadet.

Des décors en polychromes sur fond jaune selon l’influence du midi et surtout sur fond d’émail blanc avec roses, œillets, tulipes ou papillons. Le décor à la touche, simplifé et stylisé, marque la fin de la production.

Samadet a produit quelques rares faïences historiées et « parlantes » mais rarement jugé opportun de dater, situer ou signer ses productions. On remarquera des pièces de formes exceptionnelles tels l’huilier-vinaigrier au cheval cabré et la salière à Vénus et Cupidon.

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