Les chevaux de Géricault

Le musée de la Vie romantique célèbre Théodore Géricault (1791-1824) à l’occasion du bicentenaire de sa mort et explore ses représentations de chevaux ; un motif puissant et omniprésent dans son oeuvre. Réunissant une centaine d’œuvres exceptionnelles, l’exposition propose un nouveau regard sur l’artiste.

Théodore Géricault (1791-1824), Cheval cabré dit Tamerlan, Rouen, musée des Beaux-Arts (©RMN-Grand Palais / image RMN-GP)

Cheval antique, cheval anglais, cheval militaire, courses de chevaux, portraits de têtes, de croupes, portraits équestres… Les multiples visages du cheval seront abordés dans cette exposition. Une centaine d’oeuvres exceptionnelles, provenant de collections publiques et privées, permettent la redécouverte picturale de cet animal intrinsèquement associé à Géricault.
À ce propos, le poète Théophile Gautier écrira en 1848 « depuis les frises du Parthénon, où Phidias a fait défiler ses longues cavalcades, nul artiste n’a rendu comme Géricault l’idéal de la perfection chevaline. »

La Course de chevaux libres sur le Corso à Rome (la ripresa), 1817 – Lille, Palais des Beaux-Arts Photo © RMN-Grand Palais (PBA, Lille) / Philipp Bernard

À l’époque de Géricault, le cheval joue un rôle bien évidemment central dans la vie quotidienne des Français mais aussi sur les champs de bataille et au coeur des activités économiques. Né à Rouen dans une famille normande, le jeune Géricault passe toutes ses vacances à Mortain (près du Mont-Saint-Michel).

Étude préparatoire pour le Derby d’Epsom, 1821 – New-York, Courtesy of Kristin Gary Fine Arts


Son père, avocat, est un excellent cavalier. Géricault se prend naturellement de passion pour le monde équestre. S’il fut l’élève de Pierre Guérin dans l’objectif de devenir un peintre d’histoire, il étonne aussitôt son maître et ses amis en allant peindre des croupes de chevaux à la caserne de Courbevoie. Le succès d’estime est immédiat et, dès lors, il ne cesse d’explorer toutes les étapes de la vie du cheval (de la naissance à la mort, en passant par la tendresse et la sexualité) en l’associant à sa vision hautement poétique, humaniste et sociale du monde.

Esquisse pour le Portrait équestre de M.D [Dieudonné], 1812 – Paris, musée du Louvre © Grand Palais Rmn (musée du Louvre) / Michel Urtado

Il a réalisé des dizaines de tableaux et des centaines de dessins de chevaux – du simple croquis à la feuille magistrale –, où il explore avec fanatisme l’anatomie équestre, l’expressivité des chevaux, de la naissance à la mort, de la colère à la tendresse, en passant par la guerre, le labeur, la misère et la sexualité. L’écurie – espace animal propre à la créativité de la génération romantique – est, pour Théodore Géricault, le lieu de toutes ses expériences esthétiques. L’exposition Les Chevaux de Géricault propose aux visiteurs de suivre chronologiquement la vie du peintre dans un parcours décliné en cinq sections : Le cheval politique ; L’écurie sanctuaire ; Rome : la course des chevaux libres ; Londres : dandies et prolétaires et La mort du cheval.

Cheval arabe gris et blanc, dit aussi Cheval blanc, 1812-1814 – Rouen, musée des Beaux-Arts Photo © RMN-Grand Palais / Philipp Bernard
Cheval retenu par des esclaves, 1817 – Rouen, musée des Beaux-Arts
(© Grand Palais Rmn / Philipp Bernard)

Avec cette exposition au sujet inédit, le musée rend un hommage vibrant à l’artiste romantique incontournable qu’est Géricault.

Lieu : Musée de la Vie romantique , Paris 9e

jusqu’au 15 septembre 2024

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