La technique du verre églomisé remonte à l’Antiquité. Elle consiste à fixer une mince feuille d’or ou d’argent sous le verre; le dessin est exécuté à la pointe sèche et est maintenu par une deuxième couche ou une plaque de verre. Cependant le procédé est fragile, d’une part parce que le support est le verre et d’autre part parce que l’or a tendance à se déliter avec le temps et en raison de la chaleur, qu’elle vienne du chauffage ou des rayons du soleil.
Dans l’Antiquité, les artisans égyptiens savaient déjà souder au feu des feuilles d’or entre deux pellicules de verre.
Lors de la Renaissance, la technique est utilisée dans la décoration des cabinets: des panneaux ornés de rinceaux et d’arabesques sur fond doré habillent les façades des tiroirs.
Dès le XVIIIème siècle, siècle des Lumières, la technique se répand en Europe sur le couvercle de bibelots, de bonbonnières, tabatières, vaisselles et sur des miroirs.
En France, c’est Jean-Baptiste Glomy (vers 1711-1786), encadreur parisien des rois Louis XV puis Louis XVI, qui remit ce procédé à la mode. Il utilisa notamment cette technique pour agrémenter l’encadrement de ses gravures en les entourant d’un filet d’or, donnant par la suite son nom au procédé. Il l’appliqua au passe-partout des gravures et connut un tel succès, surtout à partir des années 1780, que le verre églomisé perpétua désormais son nom.
A la fin du XVIIIème siècle et au XIXème siècle, divers décorateurs combinèrent cette dorure avec de la gravure et des peintures toujours sous verre. Ils réalisèrent ainsi des ornements destinés à couvrir le plafond, les murs et la devanture des magasins.
De véritables chefs-d’œuvre ont égayé les rues du Paris de la Belle Époque puis de toutes les grandes villes du monde. Le procédé a aussi été utilisé sur des médaillons et même des tableaux entiers.