Broderies religieuses (orfrois). Epoque Fin 16e Siècle

Il s’agit de deux grands fragments de broderies figurées appelées orfrois d’époque fin 16^e siècle, issues probablement  de pièces liturgiques comme vêtements religieux ou éléments religieux de décoration (par exemple : chasuble, antependium…).
Un panneau représente l’Annonciation, l’autre la vierge Marie et l’enfant Jésus.
Chaque sujet est présenté dans un riche cartouche circulaire aux différents  motifs d’arabesques, d’enroulements réalisés d’empiècements de couleurs différentes.
Différents textiles ont été utilisés comme du velours couleur grenat, de la soie jaune, verte, bleue, découpés puis cousus sur une fine toile de lin.

Ces découpages sont  rehaussés de fils dorés, un magnifique travail de broderie, véritable art précieux pour son époque. Les visages et les mains sont dessinés.
Le cartouche est entouré d’une frise brodée de fils dorés, puis en pourtour d’une frise alternant rubans et feuillages.
Usures visibles sur la totalité de ces œuvres nées à la Renaissance et donc âgées d’environ quatre siècles ! L’ensemble formant une paire demeure maintenant bien protégé sous verre dans un cade baguette doré (encadrement professionnel récent).

Je vous invite à lire :
Enquête sur les orfrois du Musée de Bretagne dont le texte ci-dessous est extrait (merci Internet)
Elles évoquent le temps où la broderie de figures ornait le vestiaire liturgique de la Chrétienté, le temps où l’image brodée faisait office de livre ouvert auprès des fidèles. Nous allons essayer de mieux comprendre ces orfrois, à travers une analyse historique et archéologique tout en essayant de saisir la place de l’image brodée dans la culture chrétienne et l’étendue des échanges commerciaux et artistiques de la Bretagne à l’époque moderne.
L’orfroi est un dessin en broderie réalisé avec des fils d’or et d’argent, de soie et parfois de lin et de laine. Il est destiné à orner les vêtements liturgiques comme la chape, la chasuble, la dalmatique ou la tunique afin de participer au caractère sacré de la vêture religieuse.  Il joue surtout un rôle didactique par la représentation de saints, martyres ou évêques, composant un véritable programme iconographique à plusieurs personnages ou saynètes. Les orfrois sont agencés en registres verticaux, comme sur la chape de l’évêque représentée sur l’enluminure de Pierre le Baud. Ils étaient réalisés par des brodeurs et certains ateliers européens s’en sont fait une spécialité depuis le 13^e siècle.