Charmant cabinet présentant un riche décor d’incrustations. Placage d’écaille rouge, placage d’écaille doré, incrustations d’os et de nacre, filets d’or, placage de palissandre et miroirs au mercure.
Piètement postérieur.
Anvers, XVIIe siècle.
Le fronton central soutenu par deux colonnes en écaille surmonte un décor qui est composé d’une imbrication de tiroirs. Encadré par huit tiroirs, il représente un jardin à la française en perspective avec un parterre de dentelle de buis et un kiosque au fond. Le chapiteau à fond de miroir qui surmonte le cabinet complète la structure à la façon d’une pagode.
La table de support en bois noirci et à colonnes torses est postérieure (XIXe siècle).
Au cours du XVIIe siècle, les Flandres et notamment leurs ports deviennent des points de transit incontournables du marché européen. Le goût pour le luxe s’y développe et de nombreux produits exotiques sont commercialisés.
Créé par les premiers ébénistes en Hollande, le cabinet devient un objet de prestige et le support de nombreuses formes d’expressions artistique. A partir de 1625, les ébénistes anversois sont devenus plus novateurs et excellaient dans l’exécution de ces cabinets. Ce cabinet est l’expression de ce goût qui s’est développé au cours du XVIIe siècle dans les Flandres, en mêlant influences exotiques et l’utilisation de nombreux matériaux issus du commerce comme l’écaille de tortue, la nacre et le palissandre. Les cabinets anversois étaient destinés au marché local composé de bourgeois, de riches marchands, d’aristocrates mais aussi au marché de l’exportation. Ils étaient réputés pour leur iconographie novatrice et le sens de la mise en scène.