Canapé de repos en veilleuse en bois de hêtre mouvementé, mouluré et sculpté de grenades, fleurs, feuillages et de rinceaux. Il repose sur huit pieds cambrés, dont deux anciennement hantés sur l’arrière. Veilleuse d’époque Louis XV portant à plusieurs reprises l’estampille N. q . Foliot pour Nicolas Quinibert Foliot (reçu maître en 1729) présence également de deux marques au fer C P Couronné , marque apposée sur le mobilier provenant du Château de Chanteloup, propriété ayant appartenu au Duc de Penthièvre.
Nicolas-Quinibert Foliot (1706-1776), reçu maître en 1729, quitte relativement tôt l’atelier paternel pour s’établir à son compte rue de Cléry et fut juré de sa corporation de 1750 à 1752. Il contribua brillamment à l’épanouissement du siège Louis XV et fut à la tête d’un atelier prolifique.
Pour la seule année 1767, il fournit pour les résidences royales de Versailles, Trianon, Compiègne, Fontainebleau , et Saint Hubert, soixante bois de lit, cinquante écrans ou paravents, quatre canapés, trente-deux bergères, cent-trente-cinq fauteuils, quatre-cent-soixante-huit chaises, vingt-et-une banquettes et quatre-vingt tabourets, le tout pour 18000 livres.
Il faut surtout rappeler, que Nicolas-Quinibert Foliot fut très probablement l’auteur de la série exceptionnelle, parmi les plus beaux sièges du XVIIIème siècle, des fauteuils commandés pour Madame Infante, fille de Louis XV, à Parme, d’un rocaille symétrisé, magistral, dont seulement trois exemplaires sont aujourd’hui connus.
Au-delà des liens familiaux des liens d’affaire unissent les Foliot. Ainsi Toussaint Foliot (1717-1798), souvent nommé « Foliot Neveu » dans les mémoires du garde meuble a souvent collaboré en tant que sculpteur à l’œuvre de son oncle Nicolas-Quinibert. C’est le cas des soixante-douze pliants commandés en 1769 pour meubler à Versailles la Chambre de la Reine (12 pliants) et le Salon de la Paix (60 pliants). Le modèle fut commandé à Gondouin, les bois furent confiés à Nicolas-Quinibert Foliot, la sculpture échue à Toussaint Foliot, tandis que la Veuve Bardoux dora ces soixante-douze pliants de deux or.
Parmi les pièces de mobilier réalisées par Nicolas-Quinibert Foliot qui nous sont parvenus, on trouve à côté de meubles d’une qualité exceptionnelle, nombre de sièges beaucoup plus simples sans doute destinés à des appartements de suite. Mais quelle que soit leur richesse, les œuvres de N-Q Foliot se signalent toujours par l’élégance de leur ligne au galbe très allongé, très souple qui marque un plein épanouissement du Style Louis XV.
À la fin de sa carrière il adopte un style Transition assez personnel, qui conserve des lignes Louis XV très assagies, mais avec un décor sculpté à la fois fouillé et sobre emprunté au répertoire néo-classique, que l’on doit souvent à Pierre-Edme Babel ou à son neveu Toussaint Foliot. On peut citer pour exemple : la paire de bergères livrées pour le Cabinet Intérieur de la Comtesse du Barry au château de Saint-Hubert en 1771, ou les sièges du Cabinet Intérieur de Marie-Antoinette à Choisy, livré en 1770.