Carton servant de modèle à grandeur exécution pour tisser une verdure, coupé en 5 bandes. Chaque lé est numéroté au verso en partie haute, le 5ème et dernier lé comporte l’inscription « Les Cygognes – N° Facturier : 4,446 ».
-Fidèle à la tradition des verdures aubussonnaise, ce paysage verdoyant nous donne à voir plusieurs volatiles dans un écrin naturel ; deux échassier dont un héron au premier plan, un oiseau perché sur une branche de l’arbre sur le côté gauche. L’arrière plan est agrémenté d’une étendue d’eau alimentée par une petite chute d’eau. Au loin, un pont avec quelques édifices complètent ce paysage pittoresque en ajoutant de la profondeur.
-Le carton est le modèle à grandeur d’exécution d’après lequel le lissier exécute une tapisserie. Placé sous le métier à tisser, il guide le lissier pendant le tissage. Les cartons sont réalisés par des spécialistes, les peintres cartonniers.
Véritable trait d’union entre l’artiste et l’artisan lissier, l’une des particularités du travail du peintre cartonnier, soumis à la contrainte du tissage, est de transposer sur un support « carton » (papier chiffon, papier épais plus tard puis toile) une œuvre imaginée sur une maquette en petit format par un artiste.
Pour cela, le peintre cartonnier agrandit le motif à échelle, en fonction de la dimension voulue pour la tapisserie. Tout en faisant cela, il retravaille le motif pour qu’il puisse être aisément traduit en tapisserie par les lissiers. Ce n’est donc pas une peinture établie avec toutes les libertés d’expression plastique dont un artiste peut user lorsqu’il peint un tableau. L’artiste cartonnier doit s’imposer certaines servitudes en fonction de la technique particulière de la tapisserie usant d’une matière première textile (laine et/ou soie). Aussi, les formes doivent être peintes de manière précise : les différentes zones de couleurs doivent être nettement délimitées.
Le carton étant un outil de travail, ils sont souvent découpés en bandes verticale pour faciliter le tissage s’effectuant dans le sens horizontal. De plus, les peintures sont souvent endommagées pour les besoins du tissage (découpés, craquelés, trous d’épingles…). Aussi, le succès d’un modèle en tapisserie peut-il s’apprécier à l’usure de son carton.
Après la fermeture de nombreuses manufactures et ateliers, à partir des années 1985, ces œuvres peintes sortent des ateliers pour être dispersées sur le marché de l’art. Ils sont régulièrement utilisés aujourd’hui en décor mural.